Droits de l’homme en 2009 : la ligue Iteka donne son rapport

lundi 26 avril 2010,par Jean Bosco Nzosaba

La ligue Iteka brosse le tableau des droits de l’homme en 2009 La ligue burundaise des droits de l’homme « Iteka  » a présenté, le 23 avril, le rapport sur les droits de l’homme au Burundi, édition 2009. Selon Joseph Ndayizeye, président de cette association, la situation des droits de l’homme s’est améliorée au cours de l’année 2009 avec la fin de la guerre, marquée par l’application de l’accord de cessez-le feu entre le gouvernement de la république du Burundi et le mouvement Palipehutu-FNL le 14 décembre 2008. Sur le plan institutionnel, la commission électorale nationale indépendante a été mise en place après d’énormes difficultés. S’agissant des droits civils et politiques, le président de la ligue Iteka a indiqué que quelques améliorations ont été enregistrées bien que la jouissance et le respect des droits civils et politiques n’ont pas été effectifs au cours de l’exercice 2009. Les services de la ligue Iteka ont enregistré 269 cas d’assassinat dont les causes sont entre autres le banditisme à mains armées, les conflits fonciers, les assassinats au mobile politique, la justice populaire, les violences conjugales, etc. Les actes de criminalité ont fait aussi un nombre important de blessés. Environ 158 personnes ont été blessées pendant les différentes attaques et 109 parmi elles ont été blessées par grenades. D’après le président de la ligue Iteka, les agents de l’Etat se sont également rendus coupables des bavures sur la population. Il a à cet effet rappelé le malheureux cas des policiers de Kayogoro qui, dans la matinée du 21 mai, ont tiré sur 26 élèves scouts qui pratiquaient le rite de totémisation. D’autres policiers et militaires ont été impliqués dans des actes de vol et certains d’entre eux y ont même laissé la vie. Au chapitre judiciaire, le rapport indique que le secteur de la justice a connu des avancées mais a cruellement manqué d’indépendance vis-à-vis de l’exécutif puisque selon Ndayizeye des juges qui ont siégé dans des affaires liées à la politique ont été soit intimidés soit sanctionnés. Se référant aux chiffres disponibles à la direction générale en charge des affaires pénitentiaires, le président de la ligue Iteka a indiqué que la population carcérale était de 10908 en 2009 pour une capacité d’accueil de 4050. Les condamnés étaient au nombre de 4056 soit 37,2% de la population carcérale et cela a comme conséquence des grèves et tentatives d’évasion à répétition. S’agissant des libertés politiques, la ligue déplore le fait que ces dernières aient connu de grandes entraves puisque en 2009, elle a enregistré 21 cas d’empêchement ou de perturbation des réunions des partis politiques agréés. Durant l’année 2009, les membres de la société civile n’ont pas été épargnés par des actes d’intimidation. A ce niveau, le cas le plus frappant est l’assassinat d’Ernest Manirumva, vice-président de l’OLUCOME. Face à cette situation, la ligue Iteka recommande au gouvernement d’assurer la sécurité des citoyens menacés par la criminalité, de faire respecter les droits de la personne et des principes démocratiques surtout au cours de cette période électorale et de poursuivre en justice et punir les auteurs de tous les cas d’assassinats commis sur le sol burundais. Aux partis politiques, elle recommande de mettre en avant les projets de société et d’éviter tout acte qui soit de nature à exacerber la violence.

 

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