Les Batwa du Burundi ont décidé de crier leur colère face à l’exclusion dont ils sont historiquement victimes. C’est dans cette logique que l’association Unissons-nous pour la promotion des Batwa, Uniproba a en effet animé une conférence de presse le 16 avril sur le thème « la participation des Batwa à la vie publique au Burundi  ». Vital Bambanze, conférencier du jour, a d’abord fait remarquer que les Batwa ont depuis fort longtemps vécu le servage qui persiste toujours dans certaines régions du Burundi. Ils étaient et restent toujours incapables de partager le repas avec les Bahutu et les Batutsi, a-t-il précisé, cela implique que le Mutwa ne pouvait pas non plus accéder à des postes de responsabilité si petits soient-ils. La seule participation publique qui était dévolue au Mutwa, a ajouté M. Bambanze, étaient les danses traditionnelles lors des fêtes où on semblait l’infantiliser. Pourtant, rappelle le conférencier, les Batwa sont des citoyens à part entière et doivent jouir des droits et des devoirs comme tous les Burundais. Au cours de cette conférence de presse, l’UNIPROBA a émis une série de recommandations pour que les Batwa puissent recouvrer leurs droits. Ces dernières sont essentiellement axées sur l’élargissement du débat sur la question de la participation des Batwa à la vie publique, la satisfaction des besoins fondamentaux des Batwa pour relever leur niveau de vie et l’encouragement des bailleurs de fonds pour financer les projets en faveur des Batwa. L’UNIPROBA estime aussi qu’il est urgent de sensibiliser les Batwa pour qu’ils s’impliquent activement dans la vie politique constructive et exercer le droit d’élire ou de se faire élire. L’on notera que trois Batwa ont déjà fait les études d’enseignement supérieur au moment où 20 autres sont porteurs d’un diplôme des humanités. L’UNIPROBA fait également savoir que 10 Batwa sont encore sur les bancs de l’Université.