Les médias et les organisations de la société civile s’accordent à dire que pour des raisons encore obscures, des personnes non identifiées sillonnent les collines du Burundi pour récupérer les coupons faisant foi d’enregistrement au rôle d’électeurs. Le phénomène est pour le moins absurde et la population s’en inquiète outre mesure, croyant que les victimes sont, du coup, privées de leur droit de vote. Mais une stratégie est en cours d’étude au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour contrer les agissements des actes de sabotage du processus électoral à travers des « achats  » ou des « récupérations  » des attestations d’inscription lors de la période d’enrôlement des électeurs. En brossant le tableau de la situation à travers le pays sur ces fraudes, Mme Margueritte Bukuru, vice-présidente de la CENI, a souligné que de telles fraudes ont été rapportées essentiellement dans les provinces Makamba (sud), Karusi (centre-est) et Bujumbura-mairie. Ainsi, dans une des communes de la province Karusi, une personne a été appréhendée alors qu’elle tentait de collecter les attestations d’inscription dans les ménages locaux en se faisant passer pour un envoyé de l’autorité territoriale du coin. Dans la mairie de Bujumbura, on a relevé en commune Gihosha, une dame qui s’est faite passer pour un agent du Programme alimentaire mondiale (PAM) en proposant aux populations locales déjà enrôlées de lui passer leurs attestations d’inscriptions, moyennant l’octroi de vivres, a-t-elle indiqué. Mme Bukuru indique que les auteurs ne pourront pas tirer profit de ces fraudes, car les gens inscrits régulièrement au rôle devront inéluctablement accéder à leurs cartes d’électeurs.