C ?l ?bration du 10 ?me anniversaire de la cr ?ation de l’Observatoire de l’action gouvernementale

mardi 19 janvier 2010,par Jean Bosco Nzosaba

Burundi – Gouvernance

L’Observatoire de l’action gouvernementale (OAG) célèbre au cours de la semaine 18 au 23 janvier le 10ème anniversaire de sa création sous le thème « Pour une culture de transparence et de responsabilité dans la gestion de l’Etat  ». L’OAG, qui est une organisation de la société civile politiquement et financièrement indépendante vis-à-vis des pouvoirs publics, a été créé en septembre 1999 et agréé en 2001. Il s’est donné la mission d’amener les dirigeants à prendre en considération les préoccupations de la population et à rendre compte des actes qu’ils posent en développant chez les citoyens le sens de la critique objective et de l’exigence. Depuis sa création, l’OAG a, selon son président Onésphore Nduwayo, réalisé plusieurs études et analyses portant sur des thèmes variés, tels que l’éducation, la santé, les politiques et les programmes du gouvernement, les finances publiques, le fonctionnement des institutions, la justice, le rapatriement, la problématique foncière, l’environnement et l’évaluation de la mise en application de l’accord d’Arusha. Il a aussi suivi et fait des études sur la mise en application des accords de cessez-le-feu, les consultations nationales, la gouvernance, la lutte contre la corruption et la participation citoyenne dans le processus de prise de décision. Outre 50 publications, des conférences et des débats, l’OAG a organisé des campagnes d’information et de sensibilisation sur des sujets d’intérêts majeurs comme la lutte contre l’impunité et la ratification du statut de la Cour pénale internationale. S’agissant des perspectives d’avenir, l’OAG compte renforcer ses relations avec le parlement et ses liens de partenariat avec le gouvernement. Il va réaliser une revue à mi-parcours de son plan stratégique afin de se fixer des priorités pour éviter de courir en toutes directions et développera une stratégie de communication et de plaidoyer.

Pour ce qui est des défis, il y a notamment la résistance aux manipulations et aux menaces, la focalisation sur les élections de 2010, des discours politiques et des slogans peu rassurants, le phénomène persistant de malversations et de la corruption, la politisation ou l’instrumentation éventuelles des services publics, la persécution des organisations de la société civile (OSC), les résultats mitigés du désarmement des civils, les fréquents mouvements de revendications syndicales et la faible mobilisation des ressources financières. Pour l’OAG, le défi le plus sensible est la politisation à outrance de sphères de la vie nationale car tout est politique. Le recrutement tout comme la promotion du personnel se fait sur base de critères politiques et non techniques alors qu’il existe une loi qui distingue les postes politiques des postes techniques. La passation de certains marchés publics tient compte des critères politiques ou se fait à coup de corruption.

Les cérémonies d’ouverture des festivités de l’anniversaire de l’OAG ont été marquées par la présentation du rapport d’observation sur la gouvernance au cours du second semestre 2009. D’après l’ancien président de l’OAG, le professeur Christophe Sebudandi, la gouvernance politique se caractérise par des lueurs de paix sur fond d’insécurité persistante, des entraves posées à la justice dans la poursuite des criminels présumés, la fièvre électorale et la violence politique, la violation des droits de l’homme et des libertés et une brouille diplomatique qui a abouti à une demande de rappel suspecte du représentant spécial des Nations Unies au Burundi. La gouvernance économique quant à elle est marquée aujourd’hui par un budget général de l’Etat taillé sur les intérêts de la classe politique, un environnement des affaires non compétitif en Afrique de l’Est et l’institutionnalisation progressive de la corruption.

S’agissant de la gouvernance administrative et sociale, le professeur Sebudandi a rappelé les difficultés liées à la grogne et la répression au sein de la force de défense nationale et de la police, le délestage et la gestion calamiteuse de l’énergie électrique, la distribution des nouvelles plaques qui ne sont pas conformes à celles de l’EAC (East african community) sans oublier la grogne permanente dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Le conférencier a notamment recommandé de créer un climat apaisé propice à l’organisation des élections de 2010, de procéder au désarmement total de la population et de poursuivre les criminels quels que soient leurs rangs et de faire la lumière sur les irrégularités qui entourent le marché des nouvelles plaques d’immatriculation des véhicules, le respect des droits et des libertés fondamentales.

 

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