Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a réuni, le 5 octobre à Buhonga (Bujumbura rural) tous les commandants de police des cinq régions. Au cours de cette séance organise à l’abri des micros et autres caméras indiscrets, ils ont analysé ensemble la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays. Selon Pierre Chanel Ntarabaganyi, porte-parole de la Police Nationale, c’est une réunion ordinaire que le Président tient tous les trois mois avec la police et l’armée des différentes régions militaires. La rencontre de Buhonga concernait uniquement les policiers. D’une manière générale, la situation sécuritaire est quasi normale en dépit de la persistance d’actes de banditisme à main armée et d’assassinats ciblés. Le pullulement d’armes au sein des civils serait à la base de cette situation. Toutefois, quelques armes, notamment 56.716 fusils et 47.714 munitions ont été remises à travers des associations. Ceux qui veulent les remettre préfèrent plus passer par les associations que par l’administration car cette dernière manque d’encouragement en échange. Le mois d’octobre est la date butoir pour la remise de toutes les armes (délai fixé par le président de la République) et au-delà de cette période la police va recourir à la force. Des départs massifs sont également enregistrés au sein de la police. Mais ils partent sans armes et certains anciens combattants du FNL veulent réintégrer les écoles, non contents de leurs grades après l’intégration. D’autres problèmes signalés sont notamment liés aux réfugiés rwandais qui continuent d’entrer au Burundi, surtout en province Kirundo (nord). Il a été recommandé un œil vigilant de la police dans les provinces frontalières avec le Rwanda et la Tanzanie. Une attention particulière doit être aussi portée sur les provinces Muyinga, Cankuzo et Makamba, car la sécurité y est perturbée plus qu’ailleurs.