Exercice de la libert ? syndicale en 2008

jeudi 11 juin 2009,par Jean Bosco Nzosaba

Selon un rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI) publié le 10 juin 2009, soixante-seize syndicalistes ont été assassinés en raison de leurs actions de défense des droits des travailleurs en 2008, et "des milliers de licenciements et d’arrestations" ont eu lieu pendant la même année. Le nombre d’assassinats de syndicalistes est en baisse par rapport à 2007, lorsque la CSI, dont le rapport sur la violation des droits syndicats porte sur 143 pays, avait recensé 91 assassinats. Toutefois, en Colombie, connue pour être le pays le plus dangereux pour les syndicalistes, ce nombre a augmenté, avec 49 assassinats, soit dix de plus qu’en 2007 et ce "malgré les assurances d’amélioration de la situation données par le gouvernement du président colombien Alvaro Uribe", souligne le document. Selon la CSI, la situation s’est d’autre part aggravée au Guatemala "au cours des dernières années", y compris en 2007 (9 syndicalistes assassinés). Quatre syndicalistes ont été assassinés aux Philippines ainsi qu’au Venezuela, trois au Honduras, deux au Népal. Au Zimbabwe (un assassinat), le régime de Mugabe "a poursuivi son règne de la terreur à l’encontre du mouvement syndical du pays", affirme le rapport. "Dans bien des cas, les gouvernements ont été directement ou indirectement impliqués" dans ces assassinats", relate la CSI. Le document pointe aussi "cent cas d’agressions physiques dans 25 pays" et "des centaines d’arrestations". "Dans au moins neuf pays (Birmanie, Burundi, Chine, Cuba, Iran, Corée du Sud, Tunisie, Turquie et Zimbabwe), les gouvernements ont été responsables de l’emprisonnement de syndicalistes en raison de leurs activités légitimes". D’autre part, "quelque 7.500 cas de licenciement de travailleurs/euses impliqués dans des activités syndicales ont été enregistrés dans 68 pays au total, dont 20 pays rien qu’en Afrique", rapporte la CSI qui ne voit là que "la partie visible de l’iceberg". La Confédération s’inquiète particulièrement de la situation en Turquie, "qui détient le record du plus grand nombre de licenciements" connus de syndicalistes ("plus de 2.000"). Vient ensuite l’Indonésie (600 cas). "Des centaines" de cas ont également été répertoriés au Malawi, au Pakistan, en Tanzanie et en Argentine. Aux États-Unis, "les employeurs violent systématiquement la législation, en licenciant des dizaines de milliers de travailleurs/euses en raison de leurs activités syndicales", s’alarme la CSI, et "le démantèlement des syndicats constitue une industrie dont le chiffre d’affaires est estimé à plusieurs milliards de dollars". En Europe, le rapport signale "une intense ingérence du gouvernement dans les affaires syndicales au Belarus, durant la majeure partie de l’année". "De nombreux militants ont perdu leur emploi pour avoir mené des activités syndicales en Géorgie, Russie, Ukraine ainsi qu’en Suisse et Royaume uni". En Chine, la répression anti-syndicale se poursuit et "un nombre très important de grèves, souvent réprimées par les autorités locales, continuent d’avoir lieu". Le rapport juge aussi "préoccupante" la situation des salariées et des travailleurs migrants au Moyen-Orient et dans les Etats du Golfe. Il se réjouit en revanche des avancées au Burkina Faso, au Kenya et au Mozambique, "à la suite de l’adoption d’une nouvelle législation qui reconnaît et autorise la syndicalisation, tandis qu’aux Maldives, la nouvelle Constitution du pays garantit la liberté syndicale et le droit de grève".

 

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