Points de vue crois ?s des ministres de la sant ? et des finances sur la gr ?ve des m ?decins

vendredi 3 avril 2009,par Jean Bosco Nzosaba

Pour tenter de calmer les ardeurs des médecins en grève illimitée depuis cette semaine, les ministres en charge de la santé publique et des finances ont organisé le 1er avril dernier, une conférence de presse à l’intention des médias locaux et étrangers.

Leur sentiment général est que la revendication des médecins est fondée, mais le gouvernement est dans l’incapacité de répondre à leurs exigences compte tenu de ses moyens limités. De leur point de vue partagé, le gouvernement ne peut pas avoir dans l’immédiat l’enveloppe de 65 milliards de francs burundais pour augmenter les salaires de base, les indemnités et les primes liées aux salaires exigés.

Selon Madame Clotilde Nizigama, ministre burundaise des Finances, cet effort demandé au gouvernement est tellement élevé que même si on lui donnait deux ans pour trouver ces salaires, il ne pourrait pas être en mesure d’y arriver. Elle a par ailleurs souligné que le budget de l’Etat est financé essentiellement par des appuis budgétaires qui ne peuvent pas servir au paiement des salaires, mais plutôt au financement des projets de développement et des services sociaux.

De son point de vue, le personnel du ministère de la Santé publique en grève devrait plutôt accepter la proposition de 5 milliards de francs burundais, un budget qui est dans les limites du budget du gouvernement. De son côté, le ministre de la santé publique estime que le mouvement de grève est un pur chantage. Selon lui, les grévistes jouent avec la vie des gens et qu’il est difficile de trouver un qualificatif pour un personnel soignant qui refuse de soigner les malades qui sont sur les lits des hôpitaux. Mais les médecins persistent et signent : ils ne mettront fin à leur mouvement de grève que si le gouvernement leur concède le montant demandé.

 

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