RAPATRIEMENT DES REFUGIES

Suspension du flux des rapatri ?s

lundi 15 décembre 2008,par Jean Bosco Nzosaba

Le mouvement des réfugiés burundais qui rentrent massivement de la Tanzanie est momentanément suspendu. Il va reprendre en mars 2009. Cette décision a été conjointement prise par les gouvernements burundais et tanzanien en concertation avec le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

C’est une occasion offerte au Burundi pour se préparer à ce retour massif des exilés de 1972 qui, la plupart de fois, ont du mal à retrouver leurs propriétés foncières. Depuis janvier 2009, le HCR a enregistré 90.000 rapatriés, dont 25.000 réfugiés de 1972. Selon le porte-parole du ministère de la Solidarité nationale, du Rapatriement, de la Reconstruction nationale, des Droits de la personne humaine et du Genre, il existe, à côté de ces rapatriés assistés par le HCR, des rapatriés « spontanés  » dont le nombre reste difficile à évaluer. Les institutions chargées de les assister soulignent que malgré leurs efforts, elles sont débordées par l’afflux massif des réfugiés. « Nous éprouvons des difficultés à accueillir les rapatriés qui arrivent au rythme de « mille personnes par semaine  » et il n’est pas facile de traiter les dossiers fonciers qui sont souvent très complexes ; sur 2.300 dossiers de « sans terres  », 200 seulement ont été résolus  », explique l’Abbé Aster Kana, président de la Commission Nationale Terres et Autres Biens.

Le HCR et le Projet d’appui à la réinsertion et à la réintégration des sinistrés (PARESI) estiment de leur côté que plus de 2.000 ménages ont déclaré ne pas avoir de terre. Ces rapatriés sans terre sont accueillis dans leurs communes respectives, dans des centres d’hébergement temporaire. A ce jour, 600 centres ont été créés dans les provinces Makamba, Bururi et Rutana qui accueillent 1.200 personnes, dont 90% sont des réfugiés de 1972. Plus de 1.500 ménages de rapatriés sans terre sont déjà installés dans six villages dits de « paix  », créés depuis 2006. Pour désengorger les centres d’hébergement temporaires, le gouvernement prévoit de construire dix villages de paix supplémentaires dans les provinces qui accueillent beaucoup de réfugiés.

Chacun de ses villages accueillera entre 10 et 50 familles. Selon le HCR, environ 50.000 réfugiés de 1972 vivent toujours dans les camps en Tanzanie. Depuis 2002, le ministère en charge du Rapatriement a enregistré quelques 470.000 rapatriés dont 80% sont originaires des provinces Makamba, Bururi et Rutana, frontalières avec la Tanzanie., a précisé le porte-parole de ce ministère.

 

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