Au ministère burundais de la Justice, le personnel non magistrat a le blues et l’a fait savoir à travers des mouvements répétitifs de grève. Il demande l’application du statut qui les régit depuis des mois, comme cela a été fait pour les magistrats. Mais ils butent toujours sur l’obstination du ministre de tutelle Jean Bosco Ndikumana. Ce dernier a voulu casser le mouvement en fragilisant le syndicat. Les militants percutants ont été mutés de Bujumbura vers d’autres coins du pays. Juvénal Rududura, vice-président du syndicat du personnel non magistrat a été mis en prison pour des broutilles.

Plus récemment encore, trois leaders syndicaux dont le président ont été limogés « pour démission de fait  ». Ils avaient refusé de rejoindre leurs nouveaux postes d’attache après lesdites mutations. Pourtant, le ministre a passé outre les recommandations du Premier Vice-Président de la République qui prônait le dialogue. C’est ce qui a été longuement expliqué par Pie Baribwegure, Chef de Cabinet du Docteur Yves Sahinguvu, dans une conférence de presse qu’il a organisée le 5 octobre dernier. « Certains pensent que quand le premier vice-président de la République donne des orientations, ou suggère des corrections et qu’un ministre ne le fait pas, il s’agit d’un problème de conflit ou d’insubordination.

Il s’agit plutôt de questions compliquées parce que les moyens exigés ne sont pas disponibles, ou que le dialogue recommandé n’est pas suffisamment mené, ou encore que les compromis ne sont pas suffisamment forgés. Dans ce cas, il faut revenir au même principe de dialogue afin de trouver une solution à cette question aussi sensible  », a expliqué Pie Baribwegure, avant de suggérer encore le dialogue comme solution à la question du personnel non magistrat.