JUSTICE TRANSITIONNELLE

Justice transitionnelle : les zones d’ombre persistent.

jeudi 30 octobre 2008,par Jean Bosco Nzosaba

C’est déjà décidé. Les consultations populaires en vue de trouver les mécanismes de réconciliation et de sortie de crise démarrent en janvier prochain au Burundi. Mais rien n’est encore clair sur la méthodologie à arrêter. Selon les analystes, le flou qui entoure le concept de pardon et le spectre de l’impunité risquent de moyenner les résultats attendus. Dans une conférence de presse qu’il a organisée le 2 octobre dernier à la Maison de la Presse, le consultant Gérard Nduwayo a souligné que le défi majeur de cette justice post-conflit reste de savoir concilier la lutte contre l’impunité et les prudences politiques telles que l’amnistie ou l’autoamnistie.

« Mais le processus a bien d’autres défis notamment les relations qui vont exister entre la Commission vérité et réconciliation (CVR) et le Tribunal spécial (TS), ainsi que l’indépendance du procureur général, les questions des immunités et de l’amnistie, la notion des crimes de sang, des crimes politiques et risques de politisation des crimes graves (libération des prisonniers politiques et le mandat de la CVR qui n’est pas clair)  », explique Gérard Nduwayo.

Aux yeux de certains observateurs, les craintes ne manquent pas. Car il y a visiblement risque d’utilisation de la réconciliation à des fins d’impunité. L’autorité politique pourrait aussi profiter de sa position pour imposer le pardon. Sans oublier le risque de manipulation des consultations populaires et le manque de confiance sociopolitique.

 

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