Les chiffres sont hallucinants : un million d’enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de sous-alimentation chronique. Les Nations Unies appellent le monde à voler à leur secours. Selon Youssef Mahmoud, représentant exécutif du secrétaire général de l’Onu au Burundi, il est impératif de penser à une action urgente, notamment dans les régions les plus pauvres. Dans certaines localités du pays, certains rapports indiquent que 46% des enfants âgés de moins de cinq ans, (soit près d’un sur deux), souffrent de malnutrition chronique en raison de la sécheresse et de la famine qui en est consécutive.

Cet amer constat a été fait à la fin de la semaine dernière à Kirundo (nord), pendant le lancement officiel de l’année agricole 2008-2009. Les cérémonies se sont déroulées au chef-lieu de la commune Bugabira. Selon Juvénal Muvunyi, gouverneur de la province Kirundo, toute la population doit se lever comme un seul homme pour faire face au fléau de la famine, afin de venir à bout de la malnutrition.

« Il faut faire front commun pour le droit à l’alimentation, la lutte contre les changements climatiques et contre la pauvreté, "pierres angulaires" du sous-développement du pays », explique-t-il. Pour parer au plus pressé, des organisations non gouvernementales et le Programme alimentaire mondial (Pam) ont mis en place un projet de distribution d’aliments dans les écoles élémentaires de six provinces sur 17. Bien plus, pour alléger les souffrances de la population, le gouvernement a suspendu la perception des droits sur l’importation de 13 produits de base.