La discorde autour de la propriété foncière s’intensifie davantage au sud du pays, notamment dans les différentes communes de la province de Makamba. Les plus hautes autorités de l’Etat y multiplient les visites pour tenter de rapprocher les points de vues des uns et des autres.

Après le passage du Docteur Yves Sahinguvu, premier vice-président de la république, c’est le tour de Gabriel Ntisezerana, 2ème vice-président, de se mettre à l’écoute des rapatriés et de ceux qui occupent leurs terres depuis plus de 30 ans. Il leur a recommandé de s’accepter mutuellement et de couper la poire en deux, afin que les uns et les autres puissent avoir ne fut-ce qu’un petit lopin de terre à exploiter.

Mais les actuels occupants restent intransigeants : seul le gouvernement doit se débrouiller pour trouver où caser ces nouveaux arrivants sans devoir grignoter sur leurs propriétés. S’agissant des exilés de 1972 qui regagnent leur pays, ils ont profité de cette visite pour exprimer leurs profondes inquiétudes liées notamment à la précarité de leurs conditions de vie.

Ils s’étonnent en effet d’avoir quitté leurs camps de réfugiés en Tanzanie pour rentrer dans un autre camp au pays natal. Au total, ces rapatriés sont estimés à 500 personnes dans la seule commune de Kibago. Ils vivent dans des tentes installées au chef-lieu de la commune Kibago.