Venant Kamana, ministre burundais de l’Intérieur et du Développement Communal vient de signer une ordonnance qui met aux partis politiques les bâtons dans les roues.

La nouvelle réglementation des partis politiques indique en effet que leurs activités sont tolérées le samedi de 11heures à 18 heures et le dimanche de 7 heures à 18 heures. Cette décision semble susciter un tollé, car la plupart des acteurs politiques la trouvent dangereusement liberticide. « Nous sommes scandalisé, car ce que le ministre tente de faire est un retour en arrière à l’époque du parti unique en 1991 avant d’entrer dans la démocratie puisque cette ordonnance copie intégralement celle de 1991 n°100/0107/91 du 31décembre 1991 portant réunions et manifestations des partis politiques sur la place publique ; en plus, l’ordonnance ministérielle ne peut pas amender la loi sur les partis politiques ; c’est ainsi qu’au niveau du parti Frodebu, nous allons dire non à cette ordonnance car le Burundi ne peut pas retourner aux années 1990 en matière de démocratie  », martèle le président du Frodebu.

Même son de cloche du côté du parti CNDD de Léonard Nyangoma. « Nous nous étonnons de la nature de cette ordonnance qui définit les restrictions à la liberté de réunion alors que la constitution reconnaît ces libertés ; le ministre de l’intérieur charge les administratifs à la base d’exécuter cette ordonnance, ils vont sans doute abuser de leur autorité pour malmener les partis qui sont de l’opposition  », s’étonne François Bizimana, porte-parole du CNDD.