Le tableau des droits de l’homme reste désespérément sombre au Burundi. Réunis en Assemblée Générale le 24 août dernier, les membres la ligue des droits de l’homme Iteka ont analysé la situation sous tous ses aspects. Le constat était amer. En dépit du fait que le mouvement rebelle FNL et le gouvernement ont signé et promis d’appliquer le cessez-le-feu ; la situation sécuritaire se dégrade de façon continuelle. C’est ainsi que la ligue Iteka déplore que les droits de l’homme continuent d’être violés à travers tout le pays. Des assassinats sont en effet signalés dans certaines provinces comme Bururi, Gitega, Muyinga, Muramvya et Ruyigi.

Faussement accusés de sorcelleries, des innocents sont massivement et violemment lynchés dans plusieurs provinces du pays. En l’occurrence Cibitoke, Bubanza, Kayanza et Ngozi. D’autres sont victimes de nombreux cas de viols, de vols à main armée, accompagnés souvent par des assassinats. Et les différents axes routiers sont, de nouveau, théâtre de plusieurs embuscades meurtrières. C’est aussi flagrant dans les provinces de Bujumbura rural, Bubanza, Cibitoke et Kayanza : en dépit du cessez-le-feu annoncé, des présumés combattants FNL continuent à voler et à tuer des populations civiles. Ils continuent aussi à collecter des vivres et autres contributions en espèces, auprès d’une population pauvre et affamée.

Ces mêmes combattants sont, par ailleurs, impliqués dans les fréquents cas de vols de motos et ils n’hésitent même pas d’assassiner les conducteurs. La ligue est particulièrement préoccupée par les conflits fonciers qui deviennent de plus en plus fréquents et violents, en particulier dans les provinces de Bururi et Makamba où des rapatriés et les occupants actuels des terres sont à couteaux tirés, sans aucune perspective de solution consensuelle.