C’est passé comme une lettre à la poste. Après le passage du cap « Assemblée Nationale  », le projet de loi portant révision du budget de l’état pour l’exercice 2008 a été approuvé sans difficulté par le sénat. C’était le 18 août. Mais certains sénateurs sont plutôt restés méfiants. Car même si tout paraissait logique et limpide pour les sénateurs du parti présidentiel, des inquiétudes étaient perceptibles au niveau des élus des autres partis.

En l’occurrence le FRODEBU, le CNDD et la frange des sénateurs pro Hussein Rajabu. « J’ai l’impression que le processus budgétaire est une affaire du gouvernement, du ministère des Finances et du Parlement. Mais les deux premiers savent où ils veulent aller et ils demandent au parlement de les accompagner sans rien comprendre de l’itinéraire et de la destination, nous sommes donc des complices sinon nous ne pourrions pas voter un tel budget », lance Yassin Rajabu, frère aîné de Hussein Rajabu.

Peu avant le vote de ce projet de loi, la ministre des Finances, Clotilde Nizigama, s’était prêtée au flux de questions de quelques autres sénateurs (Sylvestre Ntibantunganya, William Munyembabazi, Bayaga, Clotilde Bizimana). Et le gros des interventions était polarisé sur les 2 milliards de francs burundais, accordés au président de la république pour le volet « appui au développement de la population  ». « Je dois vous dire une chose : cet argent n’est pas donné au président de la république mais à l’institution présidentielle ; et c’est pour réaliser ses projets, comme nous donnons aussi de l’argent au sénat ou aux autres institutions de la république  », leur a répondu la ministre Clotilde Nizigama.