GOUVERNANCE.

Cap sur la gouvernance au Burundi.

jeudi 31 juillet 2008,par Jean Bosco Nzosaba

Par un regard rétrospectif sur la gouvernance au Burundi durant les trois derniers mois, on remarque un tableau désespérément sombre. C’est en tout cas le sentiment qui se dégage après le discours analytique du professeur Julien Nimubona sur « la situation qui a prévalu au cours des trois derniers mois, sur le terrain de la gouvernance  ». Développé le cadre d’un atelier organisé par le Forum pour Renforcement de la Société Civile (FORSC), du 30 au 31 juillet dernier.

Selon ce politologue, la gouvernance vacille, au moins sur deux aspects majeurs : la violation systématique de la loi et le manque de maîtrise d’un processus de paix contrôlé par les autres. Le manque de respect de la loi s’illustre notamment dans le récent arrêt de la Cour Constitutionnelle qui radie de l’Assemblée Nationale, plus de vingt députés dissidents du parti présidentiels. « Le 5 juin 2008, la cour constitutionnelle a rendu un arrêt sensationnel et controversé en décidant de considérer inconstitutionnelle l’occupation de certains sièges à l’assemblée nationale.

C’est en se fondant sur cet arrêt que le président de l’assemblée nationale a décidé de chasser 22 députés issus du parti CNDD-FDD et de les remplacer par des suppléants  », explique-t-il. L’arrêt de la Cour pose aussi un problème de la clarification du jeu au sein des partis politiques. Nous sommes devant un phénomène de transhumance politique qui faits que nos députés, n’ayant pas d’engagement à l’égard des principes et des idéologies, suivent la courbe de l’audience des partis en quittant automatiquement le perdant pour intégrer le gagnant  », fait-il remarquer, avant d’inviter la société civile à s’investir pour provoquer le débat sur la discipline et la responsabilisation des députés devant leurs électeurs.

Pour ce qui est du processus de paix dont le contrôle échappe lamentablement aux Burundais, Julien Nimubona l’illustre par la récente reprise des débats dans le cadre du MCVS et le retour des FNL. Selon lui, ni la rébellion, ni le pouvoir, personne n’avait anticipé sur l’évolution de la situation. Les décisions ont été prises par les autres. « Peu avant le retour d’Agathon Rwasa, il avait déclaré qu’il ne reprendrait jamais les négociations sans que les préalables soient réalisés et de son côté, le gouvernement demandait aux citoyens de se mobiliser pour faire un chasse aux combattants FNL, en mettant à prix (un million de francs burundais) la tête de chaque rebelle  », rappelle encore remarquer Julien Nimubona.

 

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