SECURITE

PALIPEHUTU-FNL : Agathon Rwasa persiste et signe.

jeudi 10 juillet 2008,par Jean Bosco Nzosaba

Le leader du mouvement FNL se refuse de laisser tomber le préfixe PALIPEHUTU, avant que son organisation ne soit reconnue comme parti politique. Dans une conférence qu’il a personnellement organisée le 6 juillet dernier à Bujumbura, Agathon Rwasa persiste et signe : « Nous avons négocié avec le gouvernement en tant que mouvement FNL-Palipehutu et la logique qui présidait à la création de ce mouvement reste encore d’actualité, c’est ainsi que nous ne pouvons pas changer de nom, c’est plutôt la constitution qui doit s’adapter et nous reconnaître comme tel  », explique-t-il.

Il promet, en revanche, de revenir sur cette idée si le gouvernement organise un référendum sur la question et que les Burundais refusent massivement cette idée d’agréer la PALIPEHUTU-FNL comme un parti politique. Pour ce dernier chef de guerre burundais, il est plutôt urgent de voler au secours de la population burundaise, éprouvée par une politique de pillage de deniers publics, de violation des droits humains et d’escalade incontrôlée de prix. « Nous pensons que les ethnies sont bien spécifiées dans la constitution et la loi a encore besoin d’être améliorée car les Twas sont injustement traités comme des citoyens de seconde zone », explique-t-il.

Réponse du berger à la bergère : le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Mme Hafsa Mossi, lui rétorque que c’est à prendre ou à laisser. Dans une conférence de presse qu’elle a organisée le 9 juillet à Bujumbura pour insister précisément sur le refus de ce mouvement, à changer de nom avant de se faire agréer comme parti politique, la ministre de la communication se montre radicale : « Le gouvernement prend à témoin la communauté nationale et internationale devant le refus de cette rébellion de se conformer à la constitution, pour nous, c’est un option évidente de repartir en guerre contre la population innocente  », explique-t-elle.

C’est donc désormais officiel, les Burundais doivent s’attendre au pilonnage de la capitale et ses corollaires de morts et autres blessés, l’exode des civils innocents dans les provinces de Bubanza, Cibitoke ou encore Bujumbura rural. Ainsi que la fuite des responsables du mouvement rebelle FNL dont le chef de guerre Agathon Rwasa. Pour rappel, ce dernier avait regagné son pays en mai dernier, après plus de vingt ans de maquis.

 

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