PRODUCTION AGRICOLE.

Production agricole : la situation est alarmante.

vendredi 20 juin 2008,par Jean Bosco Nzosaba

Dans deux petits mois les Burundais seront en proie à une sévère disette. La population attend, certes, les récoltes de la saison B, mais elles couvriront à peine les mois de juin et juillet. Au-delà, ce sera la galère. C’est pour susciter des échanges sur cette menace, la ligue des droits de l’homme ITEKA a consacré un café de presse sur cette question. C’était le 19 juin dernier.

C’est à cette occasion alors que M Aloys Nizigiyimana, expert de la FAO, a rappelé que la malnutrition chronique frappe déjà plus de 45% de la population burundaise. La production agricole a chuté de 27% (entre la moyenne des années 1993 à 2007). Mais la population est en perpétuelle croissance. « Aujourd’hui 34% de la population burundaise consomme moins de 1.400 kilocalories par jour alors que la moyenne recommandée pour être bien nourri est de 2.100 kilocalories par jour. Dans le passé, ce sont les ménages des agglomérations urbaines qui s’approvisionnaient en aliments sur les marchés. Mais même les ménages ruraux qui ne recourraient pas beaucoup au marché pour satisfaire leurs besoins alimentaires le font aujourd’hui pour 40% des aliments alors que la même population rurale n’a pas de revenus  », a souligné M. Nizigiyimana.

Mais de l’avis de nombreux participants, il sera difficile de renverser les perspectives. Du moment que le budget alloué au secteur agricole reste insignifiant. Sur un budget total de 520 milliards de FBu, le secteur de l’agriculture n’a reçu que 8 milliards en 2008. Soit près de 2%. Selon Isaac Nzitunga, porte-parole du ministère burundais de l’Agriculture, le gouvernement envisage déjà quelques stratégies pour alléger les effets de cette pénurie.

C’est notamment la distribution des pompes pour irrigation, dans les régions touchées par les aléas climatiques. Le gouvernement compte aussi lutter contre les inondations en développant des infrastructures de retenue d’eau. A cela s’ajoutent d’autres programmes de luttes antiérosives, le recrutement des moniteurs agricoles. Mais rien ne saurait palier la modicité du budget alloué à ce secteur.

 

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