AFFAIRE KASSY MANLAN.

Affaire Kassy Manlan : bizarre que les pr ?venus soient toujours au noir, dixit Pierre Claver Mbonimpa.

mercredi 18 juin 2008,par Jean Bosco Nzosaba

Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Association pour la promotion des droits de l’homme et des prisonniers (APRODH) s’indigne du prolongement de la détention des six prévenus soupçonnés d’être impliqués dans l’assassinat du Docteur Kassy Manlan, ancien représentant de l’OMS au Burundi. Bien qu’ils aient été acquittés par la chambre d’appel de la cour suprême, le 12 juin dernier, le procureur général de la république a pris la décision de les maintenir en prison, arguant qu’il envisage interjeter l’appel.

« Leur maintien en détention à la prison centrale de Mpimba est injuste dans la mesure où la cour a déjà validé leur libération, ils risquent d’être considérés comme des prisonniers vagabonds puisque rien ne justifie aujourd’hui leur présence en prison  » observe Pierre Claver Mbonimpa. Selon le président de l’APRODH, la décision d’interjeter l’appel ne pouvait pas avoir des effets sur l’acquittement prononcé par la Cour d’appel. Il craint que dans ce dossier comme dans bien d’autres, la justice ne soit toujours manipulée par des politiciens.

« C’est regrettable que les magistrats, qui réclament tout le temps leur indépendance, ne fassent rien pour se libérer de toutes les influences  », conclut Pierre Claver Mbonimpa. Cette détention laisse aussi pantois de nombreux praticiens du droit : le refus de leur élargissement, fait remarquer Maître Prosper Niyoyankana, est une violation du code de procédure pénale. Ce dernier stipule en son article 133 que « le prévenu qui, au moment du jugement, est en état de détention préventive avec ou sans liberté provisoire, et qui est acquitté ou condamné à une simple amende, est mis immédiatement en liberté, nonobstant appel à moins qu’il ne soit détenu pour autre cause  ».

 

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