La province de Cibitoke (nord-ouest) s’apprête à démarrer sa fulgurante saison de récolte, que ce soit au niveau du café, du coton ou du riz. Et alléchés par le prix des marchés des pays voisins (Rwanda, Congo Démocratique), les paysans ont tendance à tout vendre ailleurs, au grand dam du marché burundais.

C’est pour tenter de les détourner de ces marchés des pays voisins que Venant Kamana, ministre burundais de l’Intérieur et du Développement communal a organisé une visite de travail dans la province de Cibitoke. Il s’était fait accompagner par les responsables de l’Office burundais du café (OCIBU), de la Société régionale de développement de l’Imbo (SRDI) et de la Compagnie de gérance du coton (COGERCO). Le ministre Venant leur a fait un clin d’œil pour ne pas gaspiller la maigre récolte de cette année et pour éviter surtout d’écouler le riz et d’autres produits vivriers vers le Rwanda ou le Congo.

Il a été épaulé par Venant Niyongere, directeur général de la SRDI. Ce dernier a expliqué que la production du riz, au niveau mondial, va sensiblement baisser. En outre, a-t-il rappelé, le Rwanda et le Congo Démocratique ne cultivent pas généralement du riz. Ils attendent la période de récolte au Burundi pour venir vider les stocks de ce produit dans les provinces de Cibitoke et Bubanza.

Et pour intéresser les producteurs, il proposé que le gouvernement renonce aux taxes sur les produits locaux. Quant à Arthémon Ntirandekura, directeur général de la compagnie de gérance de coton, il a exhorté tous les fonctionnaires de Cibitoke pour prévenir toute exportation clandestine du coton vers les pays frontaliers en garantissant aux producteurs le paiement en temps réel. Pour ce qui est du café, Jean Baptiste Manirakiza, expert de l’OCIBU, leur a fait remarquer qu’ils n’ont plus de raison de vendre frauduleusement leur café au Rwanda, car le prix du kilo vient d’être fixé à 1300 FBU et les premiers producteurs seront payés dès juillet prochain.