ECONOMIE

L’ ?conomie burundaise s’an ?mie davantage.

vendredi 16 mai 2008,par Jean Bosco Nzosaba

Les perspectives sont plutôt sombres. Au lieu du décollage de l’économie burundaise prédit en période post-conflit, l’on assiste plutôt à l’amorce d’une autre descente aux enfers. Les chiffres donnent la chair de poule : Au cours d’un atelier organisé le 14 mai dernier par le Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC) sur la situation socioéconomique du pays, les participants ont appris que l’économie est au creux de la vague.

Selon Ernest Manirumva, vice-président de l’OLUCOME (une association anti-malversations économiques), les fonds publics sont économiquement mal gérés : vente au rabais de 400 lingots d’or en janvier dernier, exportation inexpliquée de 4.500 tonnes de sucre version SOSUMO, pillage systématique du sous sol burundais dans les provinces de Bururi, Kayanza, Cankuzo privatisation controversée de la SBF (Société burundaise de banque et de financement), cafouillage dans le commerce de café sur fond d’un courtage controversé, etc. Pire encore, le 2 avril dernier, la structure des prix des produits carburants a été revue.

Pour le cas de l’essence, le taux est passé de 12% à 16% en violation de l’article 27 de la loi des Finances 2008 qui le fixe à 12% pour tout l’exercice. « Au niveau de l’exécution de la loi budgétaire 2008, certaines lignes budgétaires ont été épuisées au mois de mars et l’article 22 de la loi des Finances, exercice 2008, qui autorise la BRB à octroyer des avances à l’Etat est en négociation (interprétation juridique de l’article 12) pour vérifier si les avances déjà consenties plus l’encours total des bons de Trésor ne dépassent pas aujourd’hui 25% des recettes de l’exercice 2007  », explique le consultant Ernest Manirumva. Et les signaux rouges s’observent aussi dans le cadre de l’exécution des projets : Aucun des 19 projets retenus dans le Cadre stratégique de consolidation de la paix (CSCP) n’est terminé et il est deux autres qui n’ont pas encore commencé, alors que le financement de 35 millions de dollars devait s’étendre sur une année, de juin 2007 à juin 2008. Il y a visiblement péril à la demeure.

 

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