Sur 1972

Trag ?die de 1972 : points de vue crois ?s des uns et des autres.

mercredi 30 avril 2008,par Jean Bosco Nzosaba

La date du 29 avril 1972 reste gravée en lettres de sang dans l’histoire du Burundi. D’aucuns estiment même que les massacres à grande échelle qui ont été perpétrés dans le pays ont constitué le ressort des violences cycliques qui ont suivi. Mais trente-six ans après ce drame, les langues se délient et les témoignages affluent pour ramener à la surface le film des événements, histoire de tenter d’harmoniser la lecture des faits, afin d’aider les nouvelles générations à y voir plus clair et éviter que le pays ne continue à sombrer, de manière désespérément cyclique, dans cette spirale de violences. Grâce à l’ONG Global Rights, trois radios privées, ont organisé, le 29 avril à Bujumbura, un forum ouvert sur ce pogrom.

Ces médias avaient convié aux débats tout le gratin du monde politique, notamment les anciens présidents, les grands acteurs de la société civile et bien d’autres quidams, témoins privilégiés de ces événements. En dépit de quelques divergences de vue, les participants ont été quasi unanimes à reconnaître que ces massacres, autant que les violences qui ont suivi, n’auraient pas eu tant d’ampleur si le pouvoir n’était pas complice. Certes, en 1972, le pays a été attaqué par des insurgés venus de la Tanzanie, mais la répression a été si aveugle que même les régions qui n’avaient pas été attaquées ont subi frontalement l’onde de choc. Et selon Domitien Ndayizeye, un des anciens présidents du Burundi, toutes les violences qui ont marqué le Burundi avaient comme ressort, l’appétit des intérêts économiques que procure indéniablement le pouvoir.

Et pour y arriver, certains ont utilisé la corde ethnique, d’autre la région ou encore le clan. Pierre Buyoya, un autre ancien président, reconnaît, quant à lui, que les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets aujourd’hui. Selon Christophe Sebudandi de l’Observatoire de l’Action Gouvernementale, le Burundi devra son salut à un véritable leadership, imprégné des valeurs de respect de la loi et capable de faire régner l’ordre dans tous le pays. Mais d’autres affirment encore que tout a été dit pendant les négociations d’Arusha. « Toute cette problématique des violences cycliques au Burundi avait bien été circonscrite dans l’accord d’Arusha, il ne reste qu’à honorer les engagements contenus dans ce documents sinon les autres points de désaccord pourront trouver solution dans le dialogue, car il faut une culture de dialogue dans les institutions pour éviter de cumuler les frustrations chez les uns ou les autres…c’est ainsi que par exemple la question foncière doit être prise avec délicatesse pour éviter d’exacerber cette crise  », explique Melchior Ndayimirije, Secrétaire Exécutif de l’OAG. d/jbn.

 

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