SECTEUR PRIVE

Op ?rateurs ?conomiques : la banque centrale sort son carton rouge.

vendredi 11 avril 2008,par Jean Bosco Nzosaba

La banque centrale du Burundi a sorti en mars dernier, une liste noire de 13.000 opérateurs économiques n’ayant plus le droit de contracter des crédits auprès des différentes banques commerciales du pays. Cette longue liste de commerçants dits « défaillants  » a été dressée depuis 2003 sur demande des banques locales, en raison des créances impayées qui s’évaluent aujourd’hui en termes de milliards.

Mais ces exclus du circuit financier se disent injustement punis par le gouvernement, via la banque centrale, dans la mesure où ils ne sont pas toujours responsables de cette insolvabilité avérée.

Car d’une part, elle est due à la guerre qui a fait capoter un bon nombre de projets, détruit leurs infrastructures et leurs biens. Et, d’autre part, l’Etat a, curieusement, accéléré leur faillite, les rendant, du coup, incapable de restituer leur crédit.

« C’est simple, les importateurs qui ont fournis des biens de consommation au gouvernement n’ont pas été payés à temps et dans ces conditions les crédits bancaires contractés pour l’achat de ces biens ne pouvaient pas être remboursés et beaucoup de commerçant ont mis la clé sous le paillasson dans ces conditions  », explique un opérateur économique.

Les créances de l’état envers ces hommes d’affaires s’évaluent à plus de 60 millions de dollars. Selon certains analystes, ce concept de liste noire conçue et appliquée par la BRB, tue le commerce au lieu de favoriser son épanouissement. Car une bonne partie d’opérateurs économiques ferment boutique alors que d’autres se réfugient dans le secteur informel et travaillent à l’insu du fisc. L’assiette fiscale en pâtit.

d/jbn.

 

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