Aide budg ?taire : les bailleurs se h ?tent lentement

mercredi 17 juillet 2013,par Jean Bosco Nzosaba

Le Burundi a encore fort à faire pour pousser ses bailleurs de fonds à mettre la main à la poche. Après l’euphorie Genève où les promesses engrangées étaient surpassaient largement les attentes, l’heure est à l’évaluation du respect de la parole donnée. Les partenaires financiers veulent des gages. Après Genève, fin 2012, Bujumbura vient, à son tour, d’abriter une méga réunion des partenaires techniques et financiers pour évaluer le niveau du financement du vaste programme de lutte contre la pauvreté. C’était les 15 et 16 juillet 2013. Occasion, pour Bujumbura, de leur présenter des projets bien ficelés dans les domaines des transports, des TIC (technologies de l’information et de la communication) du secteur privé, l’emploi, le commerce, le genre, l’éducation, l’eau et l’assainissement ou encore le tourisme. Mais le résultat est plutôt mitigé. « Les bailleurs ont beaucoup écouté, discuté, pour, au final, se contenter de reprendre pratiquement les promesses, plutôt générales, de Genève  », fait remarquer un des leaders de l’opposition. Les participants semblent avoir profité de la tribune pour réitérer les conditions pour que les fonds promis soient débloqués ou augmentés. « Le montant sera naturellement fortement dépendant du déroulement des élections de 2015 et de l’évolution des libertés politiques dans le cadre de la bonne gouvernance. Donc c’est un défi  », a déclaré Marc Gedopt, Ambassadeur de Belgique, un des principaux donateurs bilatéraux du Burundi. Pour tenter de rassurer ses partenaires, le 2ème Vice-Président de la République, Gervais Rufyikiri, a multiplié les gages de bonne volonté tout en restant confiant : « Les différents partenaires ont été compréhensifs et reconnaissent les avancées dans les différents secteurs de la vie de la nation burundaise, et reconnaissent aussi qu’il y a des défis, autant que les Burundais, parce que nous avons toujours dit que le chemin à parcourir est encore long  », a-t-il conclut. Comme rassurer l’opinion, le ministre des Relations extérieures et de la Coopération internationale, M. Laurent Kavakure, a, à la fin de la réunion, sorti une déclaration finale de cette conférence sectorielle pour exprimer la satisfaction du Gouvernement et remercier les partenaires au développement du Burundi d’avoir réaffirmé leur volonté d’honorer les promesses de Genève et de poursuivre des concertations pour les projets d’avenir. Il a pris soin de mentionner les sempiternelles recommandations des bailleurs, notamment « l’amélioration de la bonne gouvernance, le renforcement de la justice et de l’Etat de droit, la promotion des droits de l’homme, de la bonne gouvernance économique, de l’égalité du genre, ainsi que l’amélioration du climat des affaires et le développement du secteur privé  ». Pour rappel, la conférence des bailleurs de Genève, fin octobre 2012, avait permis au gouvernement burundais de mobiliser quelque 2,6 milliards de dollars, en vue de financer un programme de lutte contre la pauvreté. Il n’en attendait qu’un peu plus de la moitié. Mais la concrétisation des promesses faites reste difficile en raison de tous ces problèmes de gouvernance.

 

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