L’OAG anime un atelier sur les APE

mercredi 29 mai 2013,par Jean Bosco Nzosaba

Il a ajouté que ces négociations devraient commencer juste après la signature de l’accord de Cotonou pour se terminer au plus tard le 31 décembre 2007, et devraient porter sur six domaines à savoir l’accès au marché, le développement, le commerce des services, la pêche, les questions liées au commerce et l’agriculture. Il a souligné que le Burundi a commencé les négociations des APE à côté des autres pays de l’Afrique Orientale et Australe (AFOA) mais qu’il a signé les APE intérimaires dans le cadre des pays de l’East African Community (EAC) le 26 novembre 2007. Comme d’autres pays ACP n’ont pas signé les APE, malgré que les délais impartis aux négociations des APE soient déjà passés, les négociations des APE se sont poursuivies et en 2013 les APE complets n’étaient pas toujours signés malgré les pressions de l’UE, a-t-il fait remarquer. Le représentant de l’OAG a révélé que trois études ont été réalisées au niveau du Burundi pour voir quel sera l’impact des APE sur l’économie du pays et toutes ont conclu sur un impact négatif. Il a expliqué que la première étude commanditée par le gouvernement du Burundi et réalisée par CRETES, un bureau d’études camerounais, a montré que le pays perdra sur les droits de douanes et taxes diverses sur les produits en provenance de l’UE près de 10 milliards de francs burundais chaque année, la deuxième étude réalisée par le PNUD a conclu sur des pertes des droits de douanes et des taxes diverses équivalant à plus de 18 milliards FBu, et la troisième produite par le Commonwealth a conclu sur une perte allant jusqu’à 27 milliards FBu. Le président du groupe national de négociations sur les APE et consultant de l’OAG, M. Hilaire Ntakiyica, a fait savoir que jusqu’aujourd’hui, aucun aspect de l’accord de Cotonou n’a été signé par un pays des ACP. Pour lui, l’UE ne veut que conquérir le marché des ACP mais sans retour pour le développement. Il a expliqué que les pays ACP négocient et signeront les APE soit en tant que groupe s’ils constituent une union douanière, cas de l’EAC, soit individuellement selon les articles 21 à 24, chapitre 1, titre I de l’accord de Cotonou. Le Burundi ayant accédé à l’EAC et à son union douanière depuis le 1er juillet 2007, toutes les négociations des APE ne peuvent se faire que dans ce cadre, a-t-il précisé. Rappelons que le 27 novembre 2007, un cadre de négociations des APE entre l’EAC et l’UE était signé à Kampala en Ouganda. En plus, le conseil sectoriel des ministres du commerce, de l’industrie, des finances et des investissements des pays membres de l’EAC a tenu une réunion le 11 octobre 2007 à Nairobi pour arrêter une stratégie de négociation fondée sur la phase moratoire ou période de grâce qui s’étale sur une période de deux ans après la signature des accords complets de partenariat économique, a-t-il ajouté. Cette stratégie de négociation sera fondée aussi sur la phase de réduction tarifaire pour les matières premières et les biens d’équipement, la phase de réduction tarifaire pour les biens intermédiaires, ainsi que la phase de réduction tarifaire pour les produits finis ou les produits de consommation, a-t-il poursuivi. Cette phase de réduction tarifaire devrait s’étendre sur une période de 25 ans, a-t-il noté. Selon le consultant, de nouveaux développements influencent les négociations des APE à savoir la zone de libre échange EAC-COMESA-SADC, la négociation d’un accord d’investissement et de commerce entre EAC et les Etats-Unis d’Amérique, la négociation d’un accord d’investissement et de commerce entre l’EAC et la Chine, le rôle de la Banque Africaine de Développement (BAD) ainsi que la crise financière européenne. M. Hilaire Ntakiyica a souligné qu’il faut négocier que le bloc EAC soit considéré comme bloc des pays moins avancés pour continuer à bénéficier de la préférence non réciproque « tout sauf les armes  » ; négocier la révision du taux de libéralisation du commerce au cas où l’Union Européenne refuse de financer le développement des économies des pays EAC ; accélérer les négociations d’établissement de la zone libre d’échange EAC-COMESA-SADC pour renforcer la coopération de développement et accélérer les négociations d’investissement et de commerce avec les autres grandes économies mondiales dont les USA et BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et South Africa).

 

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