Tout faire pour ?viter l’embargo sur les minerais burundais

lundi 23 avril 2012,par Jean Bosco Nzosaba

Un atelier médias vient d’être organisé sur la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région des Grands lacs tenu dernièrement à Bujumbura. Plusieurs recommandations ont été formulées pour éviter l’embargo sur la vente des minerais de cette région non certifiés à partir de 2013. Il a été notamment recommandé au ministère de l’Energie et des Mines d’élaborer d’urgence un document de plaidoyer à présenter au gouvernement du Burundi pour obtenir des autorisations spéciales de recruter des cadres et agents qui vont servir dans le système de certification-traçabilité des minerais. Une loi américaine dite « DODD Franck  » interdit sur le marché américain la vente des produits fabriqués à partir des minerais en provenance de la RDC et de ses pays voisins s’il n’est pas indiqué la chaîne d’approvisionnement des minerais du site d’exploitation à la vente du produit final. Le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant des zones de conflit ou à haut risque est explicité dans le guide de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui a été entériné par le Sommet spécial des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands lacs) sur la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs tenue à Lusaka en décembre 2010.

Le devoir de diligence vise à éviter l’extraction des minerais dans des conditions d’atteintes graves aux droits de la personne humaine. Il évite aussi le soutien des groupes armés qui contrôlent illégalement les sites miniers ou les itinéraires de transport. Le devoir de diligence cherche en outre à éviter la corruption aux fins de cacher l’origine des minerais ainsi que le non payement des droits, taxes ou redevances à différentes étapes depuis l’extraction jusqu’à l’exportation des minerais. Le ministère est appelé à motiver les artisans miniers à sortir du secteur minier informel par un appui matériel d’exploitation et de traitement des minerais. Il doit également sensibiliser les autorités administratives locales pour libérer l’information sur l’état de l’exploitation illégale des ressources naturelles. Le ministère est invité à organiser un échange d’informations avec les médias sur les minerais existant au Burundi.

Il a été demandé aux médias de s’approprier la Déclaration du Sommet de Lusaka et de vulgariser l’ordonnance ministérielle portant procédures de certification des substances minérales en République du Burundi et le prochain code minier du Burundi par des spots, des émissions audiovisuelles, des articles de presse. Les journalistes ont été appelés à créer dans les journaux un espace qui traite des exploitations artisanales des minerais et des problèmes qui y sont liés. Ils doivent en outre sensibiliser, au moyen des articles de presse, des émissions audiovisuelles, des reportages, des spots et autres supports médiatiques, les intervenants dans le secteur minier sur les dangers de l’exploitation illégale des ressources naturelles. Ils doivent mener des investigations pour démasquer les exploitants illégaux des ressources naturelles et organiser une synergie des médias sur la problématique de la certification des minerais burundais. Il a été recommandé au Mécanisme national de coordination de la CIRGL de mobiliser les moyens financiers pour appuyer les journalistes dans leur rôle d’investigation dans le secteur minier et de vulgarisation des outils de lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles. La coordination nationale a été invitée à organiser les échanges d’expériences entre les journalistes de la CIRGL sur la lutte contre l’exploitation illégale des minerais et à organiser un atelier de sensibilisation des médias de proximité œuvrant dans les provinces.

 

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