La r ?ouverture demain du proc ?s sur le meurtre d’Ernest Manirumva est une opportunit ? pour la justice

vendredi 30 mars 2012,par Jean Bosco Nzosaba

La réouverture prévue du procès des personnes accusées du meurtre d’Ernest Manirumva, un défenseur des droits humains burundais, est une étape positive, ont déclaré le East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP) et Protection International aujourd’hui. L’audience publique devrait ouvrir ses portes à 9 h ce vendredi 30 Mars au Tribunal de Grande Instance de la Mairie de Bujumbura.

Ernest Manirumva était vice-président de l’Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME). Il a été enlevé à son domicile dans la nuit du 8 avril 2009 et assassiné dans les premières heures de la matinée du 9 avril. Près de trois ans après son assassinat, justice n’a pas encore été rendue. De sérieuses questions sont soulevées quant à savoir si les enquêtes et le processus judiciaire sont conformes aux normes nationales et internationales.*

Lors de la dernière audience le 15 Juin 2011, le bureau du ministère public a demandé que le dossier lui soit retourné pour poursuivre les investigations, après réception de nouvelles informations. À l’époque, EHAHRDP et Protection International avaient demandé que les nouvelles enquêtes se concentrent sur des preuves précédemment ignorées et soient réalisées avec la diligence voulue. Il reste à voir si des enquêtes impartiales, indépendantes et complètes, y compris les interrogatoires, contre-interrogatoires et des tests d’ADN ont été effectués sur les personnes nommées par le Federal Bureau of Investigation (FBI) et les rapports de la 3ème Commission d’enquête.

« Cela fait neuf mois que nous attendons de voir les résultats des enquêtes, depuis la dernière audience  », a déclaré Hassan Shire, directeur exécutif du EHAHRDP. « Pour que justice soit faite et en finir avec l’impunité des attaques contre les défenseurs des droits humains au Burundi, toutes les pistes possibles doivent être investiguées de manière impartiale et indépendante.  » « En finir avec l’impunité de l’assassinat d’Ernest Manirumva est une occasion pour le système judiciaire burundais de démontrer à la société civile et aux défenseurs des droits humains que le Burundi devient un Etat de droit,  » a dit Luis Enrique Eguren, président de Protection International.

EHAHRDP et Protection International appellent les autorités burundaises à assurer la protection de tous les témoins dans l’enquête sur l’assassinat de Manirumva et à garantir l’inviolabilité de l’indépendance judiciaire. Les défenseurs des droits humains au Burundi ont été menacés en raison de leur campagne pour la justice. Nos organisations demandent aux autorités de garantir l’intégrité physique et psychologique de tous les défenseurs burundais des droits humains, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs de 1998.

 

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