Impressions du Chef de l’Etat burundais de retour d’une mission ? Londres.

lundi 27 février 2012,par Jean Bosco Nzosaba

De son retour samedi soir de Londres, la capitale du Royaume-Uni où s’est tenue la conférence internationale sur la Somalie, le président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza a souligné que la communauté internationale s’est engagée à fournir les moyens nécessaires pour que ce pays de la corne de l’Afrique sorte de la guerre civile, a-t-on appris de source officielle. « Des mesures efficaces ont été prises pour lutter contre le terrorisme et la piraterie  », a annoncé le chef de l’Etat, ajoutant que « les participants à cette conférence ont salué et félicité les pays contributeurs des troupes en Somalie, vu que la situation sur terrain s’améliore progressivement  ». Selon le président Nkurunziza, la conférence a analysé les voies et moyens « de doter les zones libérées en Somalie d’une administration solide afin que la population de ces zones puisse savourer les dividendes de la paix  ». Les participants à la conférence de Londres sur la Somalie se sont engagés à tout faire pour « rétablir la sécurité et la stabilité  » dans ce pays dévasté par des décennies de guerre civile et neutraliser « les pirates et les terroristes  » en intensifiant « les actions contre les pirates  », qui opèrent dans l’océan Indien et le terrorisme qui constitue « une menace sérieuse sur la sécurité de ce pays, dans la région et au niveau international  ». Parmi les clauses de la conférence figure la résolution du conseil de sécurité des Nations Unies portant « augmentation des troupes de la force de l’Union africaine (AMISOM) jusqu’au nombre de 17.500 hommes  », a confirmé le numéro un de l’exécutif burundais, précisant que « le Djibouti et la Sierra Leone ont promis de fournir eux-aussi des troupes  ». Jusqu’à maintenant, rappelle-t-on, l’AMISOM est composée des soldats burundais, ougandais et kényans qui ont facilité la force régulière somalienne à reconquérir les zones naguère occupées par les rebelles islamistes shebaab et surtout la capitale Mogadiscio. En marge de ce sommet, le président Nkurunziza a rencontré certaines autorités britanniques qui « ont promis d’accompagner le Burundi dans la réalisation de ses engagements  ». Il s’est également entretenu avec certains membres de la diaspora burundaise vivant au Royaume-Uni où il leur a demandé de mettre leurs connaissances au service de leur pays. « La reconstruction du Burundi incombe à tous ses fils et filles, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur  », a-t-il fait remarquer, exhortant les participants à la rencontre de « visiter le Burundi pour se rendre compte de la situation prévalant sur place  ». Un bon nombre de Burundais vivant au Royaume-Uni est constitué d’intellectuels tels que des médecins et des ingénieurs, une élite dont le savoir-faire et l’expérience pourraient faire avancer le pays dans des secteurs variés. Certains d’entre eux, qui ont vécu de longues années à l’étranger où ils ont même acquis la nationalité, paraissent sous-informés sur la situation réelle qui prévaut dans leur pays d’origine. « Le pays a recouvré la paix et la sécurité, nous avons besoin de votre contribution, de vos expériences dans nos projets de développement  », a-t-il recommandé, après avoir fait visionner une vidéo portant sur certains grands chantiers du gouvernement. Parmi les doléances soulevées par les membres de la diaspora figure l’exonération des biens à rapatrier au pays lorsqu’ils se décideront de rentrer au bercail. Le président de la République du Burundi a aussi rencontré vendredi dernier à Londres l’archevêque de Canterbury, Mgr Rowan Williams, pour échanger sur l’étape franchie au Burundi dans le processus de paix, la réconciliation et la reconstruction. Le chef de l’Etat burundais a souligné que l’église en général doit jouer le rôle de premier plan dans l’encadrement des groupes vulnérables tels que les veuves et les orphelins. « L’église doit s’impliquer dans la prise en charge des enfants et des femmes en difficultés  », a-t-il dit à l’archevêque, expliquant que les séquelles de la guerre civile qui a duré plus d’une décennie se font toujours sentir, même si la paix et la sécurité sont devenues une réalité au Burundi. « On voit des signes d’une nouvelle époque de démocratie et de réconciliation au Burundi  », a relevé Mgr Williams, ajoutant que « le Burundi est perçu comme un modèle de tous les pays qui ont connu des conflits  ». L’homme d’église, qui n’a pas caché sa compassion envers le Burundi, s’est engagé à encadrer et à former « moralement et spirituellement  » les catégories nécessiteuses dans ce pays, en plus de la formation intellectuelle et professionnelle qui pourrait les aider à s’épanouir dans la vie de tous les jours. Il a, à cet effet, annoncé qu’une table ronde sera organisée bientôt au niveau de sa confession « en vue d’établir les priorités  » et le calendrier des activités au Burundi. Considéré comme le chef spirituel des Anglicans, l’archevêque de Canterbury est l’une des personnalités les plus influentes du Royaume-Uni et dans le monde.

 

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