Le parlement pr ?occup ? par les violences faites au genre

jeudi 9 février 2012,par Jean Bosco Nzosaba

Le Parlement du Burundi, en partenariat avec ONUFEMMES organise un atelier de trois jours autour du renforcement des capacités en matière du genre. Dans son discours d’ouverture des travaux de l’atelier, Mme Mo –Mamo Karerwa, 1er vice-présidente de l’Assemblée nationale, a déclaré que, en dépit des réformes et d’évidents progrès déjà réalisés, les femmes restent minoritaires dans divers secteurs de la vie nationale. De plus, la lutte pour l’égalité des genres au Burundi apparait comme une question des gens instruits, alors que dans de nombreux ménages, les femmes et les filles sont écartées du droit d’héritages et voient leur statut social minimisé au regard de celui de leurs frères. L’atelier auquel sont conviés des membres des deux chambres du parlement, hommes et femmes confondus, cherche donc à éliminer les stéréotypes qui renforcent une division inégale des tâches et des responsabilités. Il s’inscrit dans la logique d’améliorer la prise en compte de la dimension genre dans le travail parlementaire en vue de promouvoir une meilleure participation des femmes, d’élaborer et d’analyser les lois et les politiques en tenant compte des besoins spécifiques des hommes et des femmes dans leurs diversités. Par ailleurs, la nécessité de cette dimension parlementaire est une évidence pour les législateurs et contrôleurs de l’action gouvernementale. Ces derniers sont appelés à veiller à ce que les politiques qui prônent l’égalité hommes-femmes soient efficaces et mises en application dans toutes ses dimensions. Mme Karerwa estime qu’il leur appartient en tant qu’élus du peuple, de sensibiliser et d’éduquer la population pour qu’elle fasse sienne cette lutte en intériorisant les valeurs universelles des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et surtout de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes. Pour sa part, le représentant de l’ONUFEMMES dans ces assises, a souligné l’importance du parlement pour un pays qui veut donner une place importante à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans son agenda. Il a d’ailleurs félicité le parlement et le gouvernement burundais pour les avancées positives déjà enregistrés dans ce domaine. En effet, a-t-il rappelé, l’actuel gouvernement compte une représentation féminine à hauteur de 38 % alors qu’à l’Assemblée nationale et au Sénat les femmes représentent respectivement 32% et 46%. Malgré ces avancées, a noté le représentant de l’ONUFEMMES, beaucoup de défis subsistent pour que les institutions électives en général et le parlement en particulier puissent intégrer une perspective genre dans leur travail et ce, d’autant plus que pour beaucoup de membres de ces institutions, et particulièrement les femmes, c’est la 1ère fois qu’ils se trouvent dans des instances de prise de décision. Dans ce cadre, il a réitéré le soutien de l’organisation onusienne aux efforts du gouvernement et de la société civile visant à promouvoir notamment la participation citoyenne et politique des femmes au même pied d’égalité que les hommes, ainsi que la prise en compte des besoins spécifiques des femmes aussi bien que ceux des hommes dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des lois, politiques et projets.

 

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