Le gouvernement burundais et sa lecture du message de la Conf ?rence des ?v ?ques catholiques

mercredi 14 décembre 2011,par Jean Bosco Nzosaba

Le gouvernement du Burundi a lancé lundi un appel à tous les partenaires visés par le message lancé dimanche dernier par les évêques catholiques du Burundi, à le capitaliser chacun en ce qui le concerne, pour asseoir la paix et dire non à tout ce qui peut conduire le pays dans des conflits inutiles. Ce message indique qu’il faut respecter le pouvoir tel qu’il a été issu des élections de 2010, mais que les dirigeants doivent savoir que le salut durable d’un pays comme le Burundi qui a souffert des épreuves que l’on connaît ne se trouve que dans l’ouverture d’un espace suffisant, où tout le monde puisse avoir l’occasion de contribuer à la recherche et à la consolidation de la paix. Cela est proposé par les évêques catholiques aux Burundais et aux amis du Burundi, comme une des solutions à la situation sociopolitique que connaît actuellement ce pays. Ce message des évêques catholiques sur la paix, qui a été lu à la messe de dimanche à la cathédrale Regina Mundi de Bujumbura, recommande l’organisation, sans tarder, d’un « vrai dialogue, qui accorde la parole à tous les politiciens en y incluant ceux de l’opposition, au sein d’une structure de consensus, mais dans le respect des acquis des accords d’Arusha et de la Constitution de la République  ». Pour que cela soit possible, ajoute le message des évêques catholiques du Burundi, il faut que le gouvernement reconnaisse l’existence et la nécessité de l’opposition dans le pays pour que le processus de paix et de la démocratie soit possible. Que l’opposition évite tout blocage, reconnaisse le bien quand il est accompli par le gouvernement, et qu’elle se mette ensemble avec les autres dans la recherche des voies et moyens pour consolider le processus dans le pays. Le message indique en outre que la paix est un trésor que les humains doivent rechercher partout où ils sont, surtout les fidèles du Christ qui sont appelés à être témoins de Jésus Christ Sauveur, dans tous les secteurs de leur vie. Il invite les fidèles à refuser avec force la guerre et tout ce qui pourrait y entraîner le pays et à profiter des acquis de la paix pour rechercher la paix durable. Pour les évêques catholiques du Burundi, l’espoir du pays de s’en sortir a été retrouvé par le fait que les protagonistes en conflit ont accepté de s’asseoir ensemble pour voir comment partager la gestion et les biens du pays. Il doit être renforcé pour qu’il permette d’arriver à une paix durable, au lieu de revenir aux mauvais réflexes d’égocentrisme, d’exclusion et d’usage de la force. Cet espoir retrouvé se voit notamment à travers le fait que les conflits d’ordre ethnique étaient en train d’être dépassés, que beaucoup de ceux qui avaient fui le pays vers l’étranger ont regagné leur pays, que certains déplacés intérieurs sont retournés dans leurs propriétés et que les organes dirigeants et les services de sécurité étaient en train de redevenir des organes de tous les citoyens sans exclusion. Les Burundais ne devraient pas être ingrats et désobéissants en voulant prendre d’autres voies que celles du partage des biens que Dieu leur a donné à partager. La guerre ne cesse de se faire parler d’elle ces derniers temps au Burundi, mais ce qu’il faut savoir c’est que la guerre est mauvaise, que ce soit pour ceux qui veulent la commencer ou ceux qui croient que la victoire est assurée. « Une fois de plus, nous condamnons énergiquement tout recours à la voie de la guerre en politique, nous ne le dirons jamais assez, la guerre n’a jamais apporté une véritable paix durable à un peuple  », insistent les évêques catholiques qui indiquent que ces derniers temps, des crimes d’assassinat et des tueries sont en passe de dépasser la mesure, et que le pays est aujourd’hui menacé de crimes de sang et pour des mobiles politiques et dont on accuse toutes les parties en conflit, auxquels s’ajoute un nouveau crime de disparition où des gens sont assassinés, jetés dans les rivières ou dans la nature en faisant disparaître toute trace, jusqu’à les mutiler au point de ne plus les reconnaître. Dans sa réaction rendue publique lundi dans un communiqué, le gouvernement du Burundi dit avoir très bien accueilli ce message qui, selon lui, se retrouve parmi ses préoccupations et n’est pas le premier message d’apaisement lancé par les évêques catholiques chaque fois que la situation se présente comme préoccupante au Burundi. Il indique en outre avoir apprécié le rôle primordial joué par l’Eglise catholique pendant la période électorale, que ce soit avant, pendant ou après les élections. Le gouvernement du Burundi salue dans ce communiqué les « nombreuses initiatives de développement et de lutte contre la pauvreté dont l’Eglise catholique a été à la base, la pauvreté étant la principale source de conflits et de drames observés encore aujourd’hui dans notre pays  ». Il rassure, en ce qui concerne la sécurité, que rien ne sera ménagé pour garantir et maintenir la sécurité pour chaque citoyen, et ce, sur toute l’étendue du territoire national. « Que ceux qui seront reconnus coupables de perturber la sécurité ou responsables de tout crime sachent que la justice leur sera appliquée dans toute sa rigueur sans aucune exception  », précise le communiqué du gouvernement. Le même communiqué ajoute que même les responsables de sécurité qui seront reconnus coupables d’atteinte aux droits humains seront sanctionnés conformément à la loi. Au sujet du dialogue politique demandé par les évêques, le communiqué du gouvernement indique que les portes restent ouvertes à tous les partis politiques reconnus par la loi.

 

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