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jeudi 8 décembre 2011,par Jean Bosco Nzosaba

Célébration de la journée de la société civile

Les organisations burundaises de la société civile ont organisé, le 7 décembre, une journée qui leur est dédiée. C’était sous le thème : « Mieux connaître l’action de la société civile, acteur du développement  ». Selon le délégué général du FORSC, Pacifique Nininahazwe, cette journée est une occasion d’échanges, d’analyse, de partage pour les organisations de la société civile sur le pas franchi au cours de l’année qui s’achève, mais aussi de mener une réflexion sur le pas qui leur reste à franchir. « C’est aussi une occasion de faire notre autocritique sur les actions menées, d’analyser les défis qui sont encore sur notre chemin  », a-t-il indiqué.

S’exprimant sur le bilan de l’année 2011, M. Nininahazwe a laissé entendre que de petites évolutions ont été enregistrées. Il a cité notamment la réhabilitation du FORSC par le ministre de l’Intérieur en janvier 2008 et la libération du journaliste Jean Claude Kavumbagu en mai 2011. Il a aussi souligné la mise en place de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) dont le processus a été mené de manière concertée entre la société civile et le parlement. Le délégué général du FORSC n’a pas manqué de saluer la tenue des états généraux de la société civile en août 2011 à Gitega. Pour lui, cet événement a été une occasion pour la société civile et le gouvernement de se dire des vérités sur leurs actions respectives. A côté de ces avancées, le délégué général de ce Forum a regretté que sur un autre plan, la société civile a connu des difficultés encore plus graves. Il s’agit entre autres du procès d’Ernest Manirumva, vice-président de l’OLUCOME (Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques), qui n’a pas évolué près de trois ans après son assassinat, de la stigmatisation de l’action de la société civile en l’assimilant à l’action politique, de la convocation en justice de manière intempestive des avocats et des journalistes.

Pire encore, a insisté M. Nininahazwe, certaines autorités publiques en sont arrivées à criminaliser les actions de la société civile en affirmant que cette dernière est en train de profiter des morts. « Nous avons des difficultés à nous faire comprendre et à faire comprendre nos actions auprès de certains pouvoirs publics surtout quand il s’agit de l’organisation du travail et de la défense des droits humains. Pour relever ces défis, ce grand activiste de la société civile propose, d’un côté la mise en place d’un cadre de dialogue entre le gouvernement et la société civile, mais aussi entre la société civile et le parlement. De l’autre côté, il trouve important qu’un dialogue franc s’installe le plus rapidement possible entre les acteurs politiques. « La leçon qu’on a tirée de notre histoire est que le Burundi a besoin d’un consensus large sur les questions intéressant la vie nationale  », a-t-il souligné. Lors de cette journée organisée en collaboration avec le PNUD, les participants ont échangé sur le rôle et les missions de la société civile, la situation des droits de l’homme au Burundi, la situation des organisations syndicales et la situation des droits des journalistes et des médias.

Les cérémonies ont été clôturées par la remise du prix décerné au meilleur acteur de l’année. Pour l’édition 2011, c’est l’Observatoire de la presse du Burundi (OPB) qui est à l’honneur. Prenant la parole à cette occasion, Innocent Muhozi, président de cette organisation, a exprimé sa satisfaction au nom de tous ceux qui s’inscrivent dans la logique des droits du citoyen et a appelé tout le monde à se joindre à la lutte. « Chacun de nous compte et sachons qu’il n’y aura pas de sauveur qui viendra du ciel pour défendre nos droits et nos libertés  », a-t-il souligné.

 

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