Kigali organise une conf ?rence pour “b ?tir la paix en p ?riode post-conflit ?

mercredi 9 novembre 2011,par Jean Bosco Nzosaba

La Commission des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix et le Rwanda ont organisé à Kigali une Conférence de deux jours centrée sur la reconstruction de la paix, de la réconciliation et du développement dans les pays post-conflit. « La question est de savoir ce qu’il faut reconstruire dans un pays post-conflit. Ici, l’on doit tenir compte du contexte spécifique à chaque pays, notamment des priorités propres qui sont des choix pour trouver ce qui peut marcher pour tous afin de ressouder le tissu social, créer des institutions et un gouvernement efficace  », a indiqué le président Paul Kagame. Il a souligné que dans ce cadre, l’on doit tenir compte des ressources disponibles qui sont inadéquates pour ramener la paix et la sécurité de façon durable. Ou encore l’étape cruciale de rapatrier les réfugiés et déplacés de guerre. Dans cet ordre, l’on doit engager un dialogue pour rebâtir l’unité et la réconciliation, et aussi rendre opérationnelle la justice. « Il importe ici de tirer les leçons de notre culture et de nos traditions, se mettre d’accord sur un cadre de partage et de consolidation du consensus, réhabituer les infrastructures existantes comme les écoles et les hôpitaux, créer de nouvelles infrastructures, avoir un leadership engagé, passer du désespoir à l’espoir, créer une vision nationale partagée et s’en approprier  », a poursuivi le chef de l’Etat rwandais. Il a souligné la nécessité de mettre en place des institutions anti-corruption, mais aussi savoir rendre des comptes et œuvrer dans la transparence, lutter contre la culture de l’impunité et créer un Etat de droit. Paul Kagame a dit que l’appui extérieur des donateurs demeure important pour consolider la paix. Dans ce cadre, poursuit-il, l’on devra coordonner l’appui technique et financier des bailleurs. Quand on travaille ensemble, le résultat est positif. Et ceux qui donnent des ressources savent les besoins à résoudre. « Aucun défi n’est insurmontable quand les gens ont de la volonté de bâtir un bien commun et réaliser une stabilité durable  », a ajouté Kagame. Pour le président burundais, Pierre Nkurunziza, qui est d’accord sur les points cités par Kagame qu’il considère comme son grand-frère bien expérimenté, l’on doit savoir transformer la mentalité des habitants en période post-conflit. « Les habitants doivent s’habituer à travailler de leurs bras et ne pas s’habituer à l’aide comme des mendiants  », a-t-il souligné. Il a rappelé qu’en période post-conflit, son pays s’est inspiré de l’expérience du Rwanda pour relancer les travaux communautaires. « En trois ans de la période post-conflit, nous avons pu construire 2024 écoles primaires et secondaires, alors qu’en 47 ans, les régimes précédents n’ont construit que 1900 écoles primaires  », s’est-il félicité, en relevant que la prise en charge des intérêts du pays est à placer dans les mains des citoyens. Il a indiqué que 8.000 armes ont été retirées des populations civiles dans le souci de renforcer la paix et la sécurité. Le gouvernement burundais a réformé l’armée et la police. Il a ratifié des conventions internationales qui renforcent la Bonne gouvernance. Tous les Burundais sont conscients que la consolidation de la paix est nécessaire. Le Burundi a fait de tangibles progrès dans le maintien de la sécurité intérieure. Il contribue au maintien de la paix en Somalie, en Haïti, au Tchad, au Sud-Soudan, en République Centrafricaine et en Côte d’Ivoire. Il a créé d’autres mécanismes comme la Commission des Droits de l’homme, la Commission foncière, l’office de l’Ombudsman, et la Commission préparatoire Vérité et Réconciliation. Le Burundi, a poursuivi le président Nkurunziza, dispose d’un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. C’est une vision construite sur huit piliers dont la bonne gouvernance, le renforcement des capacités des ressources humaines, la croissance économique, le contrôle de la démographie, la cohésion nationale, la planification, l’urbanisation et le partenariat. « Les institutions sont appelées à œuvrer dans la complémentarité, qu’elles soient parlement, confessions religieuses, sénat, associations de commerçants ou d’agriculteurs. L’essentiel est de bâtir une patrie commune qui s’appuie sur des valeurs positives  », a encore précisé le président Nkurunziza. L’on doit noter que le premier ministre de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, participe à cette conférence, ainsi que Youssouf Ouadraogo, conseiller spécial du président de la BAD, Judy Cheng-Hopkins, assistant du Secrétaire général de l’ONU pour la reconstruction de la paix. La Sierra Leone, Haïti, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Guatemala, le Sud-Soudan et la Somalie ont envoyé aussi des délégations. Le Rwanda assume pour 2011 la présidence de la Commission onusienne pour la consolidation de la paix. La Conférence est organisée pour que d’autres pays en période post-conflit apprennent de son expérience

 

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