Le ministère de la Solidarité nationale, des Droits de la personne humaine et du Genre envisage de mener une étude de profilage des personnes déplacées internes vivant sur les sites. Selon la ministre Immaculée Nahayo en charge de ce ministère, l’objectif de cette étude est de contribuer à la recherche des solutions durables pour la réintégration socio-économique de ces personnes dans le cadre de la stratégie nationale de réintégration socio-économique des personnes affectées par le conflit. « L’objectif n’est pas de les forcer de quitter les sites, mais surtout, de leur offrir un choix en terme de solutions durables qui sont notamment de rentrer chez elles, s’intégrer localement sur les sites où elles résident ou se réinstaller ailleurs dans le pays. La finalité est qu’aucun citoyen burundais ne se sente plus déplacé dans son pays et surtout, dit- elle, le gouvernement ne peut pas continuer à tolérer l’existence de sites mono-ethniques, alors que la paix revient dans le pays  ». Ces sites abritent pour la plupart des Tutsis qui ont fui la guerre ethnico-politique de 1993 après l’assassinat du Président Ndadaye, a dit Mme Nahayo, ajoutant que « Nous ne voulons pas reconstruire le pays sur une bombe  ». Les personnes déplacées internes sont estimées actuellement à 157.000, selon la ministre, qui indique que ce recensement permettra, non seulement d’en connaître le nombre exact, de savoir pourquoi elles ne veulent pas rentrer, mais également de connaître les conditions dans lesquelles elles vivent et comment y remédier. La ministre Nahayo fait savoir que 50% des déplacés intérieurs sont rentrés chez eux. Répondant à la question de savoir si les personnes rapatriées des pays étrangers qui sont en majorité des hutus et qui ne cessent de décrier les mauvaises conditions dans lesquelles elles vivent, seront concernées par une étude pareille, la ministre a indiqué que dès le début du rapatriement volontaire en 2002, plus de 510.000 personnes ont été assistées pour regagner leur pays. Celles qui ont pu retrouver leurs propriétés ont été réinstallées. Pour celles qui ont trouvé leurs terres occupées par d’autres, le ministère leur aide à les recouvrer à travers la Commission nationale des terres et autres biens. Tandis que les rapatriés qui n’ont pas où aller sont réinstallés dans les villages de paix où ils reçoivent un demi hectare pour l’agriculture. Mme Nahayo a également indiqué que les déplacés intérieurs qui le souhaitent pourront également être réinstallés dans ces villages que l’on veut réellement de paix car, ils sont appelés à abriter toutes les composantes de la nation burundaise, à savoir les Hutus les Tutsis et les Batwas.