Bujumbura : l’administration municipale en campagne de sensibilisation sur les m ?canismes de justice transitionnelle au Burundi

lundi 22 août 2011,par Jean Bosco Nzosaba

La ministre de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, Mme Sabine Ntakarutimana a organisé vendredi, en tant que ministre désignée pour parrainer la mairie de Bujumbura (ouest), une réunion d’échanges sur le rôle des mécanismes de justice transitionnelle au Burundi. La rencontre de ce vendredi 19 août 2011 organisée conjointement avec la mairie de Bujumbura, a rassemblé les administrateurs communaux, les chefs de quartiers et les élus locaux en mairie de Bujumbura. Selon la ministre Ntakarutimana, le gouvernement du Burundi a entamé une démarche d’information à travers tout le pays sur l’état des lieux, les tenants et les aboutissants de ces mécanismes, afin que la population puisse aider à l’enrichissement du processus. Dans un bref exposé sur les conclusions du rapport des consultations populaires sur les mécanismes de justice transitionnelle, elle a indiqué que 61% des personnes interrogées trouvent que la justice transitionnelle est un passage obligé pour panser les plaies sociopolitiques qu’à connues le Burundi pendant près d’un demi siècle. A en croire Mme Ntakarutimana, ce genre de mécanismes ont déjà porté ses fruits dans une trentaine de pays du monde depuis 1974. C’est notamment en République Sud Africaine, au Sierra Léone, au Maroc, au Libéria et en Argentine. La vérité doit être établie sur les responsabilités individuelles dans les tristes événements qui ont eu lieu depuis l’indépendance jusqu’en 2008. La plupart des intervenants sont favorables à la mise en place d’une justice transitionnelle, mais diffèrent sur les modes de réparation. Pour certains, il faut que des fonds destinés à la réparation servent à construire des lieux de mémoire. Mais pour d’autres, il faut s’en servir pour financer des projets de développement pour éradiquer la pauvreté et le chômage qui sévissent dans le pays. D’après eux, la vraie réparation est le rétablissement de la paix. Le cadre temporel aussi ne fait pas l’unanimité. Des voix se sont élevées pour demander que la justice transitionnelle soit une structure permanente, dans la mesure où des tueries et autres formes de violences continuent. Pour ceux qui sont contre la mise en place de la justice transitionnelle, ils trouvent par exemple impensable de chercher à établir la vérité sur des événements de 1965, alors que la plupart des auteurs ne sont plus vivants ou ont acquis d’autres nationalités. S’agissant des événements récents, ce serait pour eux une façon de raviver les douleurs des victimes. Ils interpellent le gouvernement à les aider à oublier le passé douloureux pour bâtir un développement durable. Pour préparer le terrain aux mécanismes de justice transitionnelle, le maire de la ville de Bujumbura, M. Evrard Giswaswa prône la mise en place d’un cadre de débat familial sur la notion de vérité. Il a aussi invité les gens à apprendre à dénoncer les crimes et d’autres mauvaises pratiques pour aboutir à une société réconciliée.

 

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