Le président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza, a officiellement lancé la campagne nationale de sensibilisation pour la mise en place du mécanisme de justice transitionnelle. Les cérémonies se sont déroulées le 28 juillet au stade provincial de Gatwaro dans la commune et province Kayanza (nord du Burundi). Dans son allocution, M. Nkurunziza a d’abord rappelé les événements malheureux qu’a connus notre pays depuis 1962, année de l’accession à l’indépendance, jusqu’à l’an 2000, année où les Burundais sont parvenus à signer l’Accord de Paix d’Arusha. La mise en application de cet Accord dans ses différentes phases par les signataires eux-mêmes a conduit à franchir autant d’étapes notamment la mise en place d’une armée et d’une police incluant toutes les ethnies et genres ainsi que l’organisation des élections transparentes, apaisées et démocratiques en 2005 et en 2010. La mise en place du mécanisme de justice transitionnelle est ainsi la dernière phase dans l’application de l’Accord de Paix d’Arusha, a-t-il dit. Ce mécanisme s’avère important dans la vie nationale car il aidera à tous les Burundais à connaître la vérité sur tout ce qui s’est passé, durant les périodes sombres qu’a traversées le pays. Ici, le peuple burundais est appelé d’en assumer la responsabilité. Cette même vérité, a-t-il poursuivi, conduira les Burundais à asseoir la paix, la sécurité et la réconciliation. Ainsi, il a invité tout un chacun de faire sien ce mécanisme et de participer massivement dans les consultations nationales qui seront organisées à cette fin étant donné que la contribution de tout Burundais sera plus que nécessaire. Il a de même fait savoir que cette justice transitionnelle sera une base solide pour la réalisation des projets de développement tels que reflétés dans la vision 2025. Dans la logique d’appeler les Burundais à changer de comportement, il a fustigé le comportement de ceux qui veulent mettre en doute la volonté du peuple. Il a souligné que tout un chacun doit s’inscrire dans le strict respect du verdict des urnes. Les représentants du peuple élus ont été suppliés d’être toujours au côté de ceux qui les ont mandatés pour recueillir leurs doléances. Bien plus, ces élus notamment les parlementaires doivent user de la sagesse, la prudence et l’intelligence dans le vote des lois. Il a rappelé que la mise en place de la loi à la succession doit nécessairement être appliquée suivant le modèle burundais, c’est-à-dire suivant les aspirations des hommes et femmes burundais. Le président Nkurunziza a en outre démenti les propos de certains qui disent que la Commission vérité et réconciliation a été déjà mise ne place. Sur ce, il a clarifié que la Commission récemment mise en place est une commission préparatoire de la commission proprement-dite qui sera à son tour mise en place au début de l’année 2012. Il a terminé son discours en remerciant vivement les communautés sous-régionales et internationales qui ont toujours accompagné le peuple burundais dans le processus de paix. Un hommage particulier a été rendu aux médiateurs Nelson Mandela, Julius Nyerere et au feu Mamadou Ba qui fut représentant de l’Union africaine (UA) et qui s’est donné corps et âme dans la mise en application de l’Accord de Paix d’Arusha. Une minute de silence en leur mémoire a été observée pour ces deux derniers. Signalons que les cérémonies ont vu la participation des membres du gouvernement, des représentants des corps diplomatiques, des représentants des confessions religieuses, de la société civile, des parlementaires, des administrateurs, des membres des conseils communaux ainsi qu’une foule nombreuse de la population de Kayanza.