L’expert international ind ?pendant des droits de l’homme au nord du Burundi

vendredi 20 mai 2011,par Jean Bosco Nzosaba

En visite au Burundi, l’expert international indépendant sur la situation des droits de l’homme au Burundi, M. Fatsah Ouguerjouz était, le 18 mai, en déplacement en province Ngozi (nord du Burundi). Il s’est entretenu avec des ONGs locales défenseurs des droits de l’homme. L’entretien a porté essentiellement sur la situation des droits de l’homme au Burundi en général et en province Ngozi en particulier. En poste au Burundi depuis août dernier comme il l’a annoncé, l’expert indépendant a d’abord parlé des dossiers préoccupants qu’il a trouvés sur place. Il a évoqué la recrudescence des exécutions extrajudiciaires dont une dizaine d’elles sont déjà portées à sa connaissance, une douzaine de cas de tortures pratiquées par des sources de renseignement, la lenteur dans les investigations sur la mort du vice-président de l’OLUCOME, M. Ernest Manirumva ainsi que l’atteinte aux libertés d’expression et de la presse entre autres. En ce qui est de l’aspect institutionnel, l’expert a relevé la Commission nationale indépendante pour les droits de l’homme en instance d’être mise en place, le poste de l’Ombudsman déjà fonctionnel et l’évolution avancée des mécanismes de la justice transitionnelle. Il a en outre signalé les divers contacts qu’il a déjà eu avec différents partenaires publics et privés. A leur tour, ses interlocuteurs l’ont informé des diverses formes de violation des droits de l’homme rencontrées en province Ngozi. Elles sont notamment liée aux multiples cas de détentions préventives irrégulières, aux dépassements fréquents des délais de garde à vue, aux violations des droits des enfants, à l’impunité qui favorise la justice populaire et à la surpopulation carcérale dont il a pu se rendre compte lors de sa visite à la maison de détention pour hommes de Ngozi qui compte aujourd’hui 1.886 détenus avec une capacité d’accueil de 400 personnes. L’expert a aussi visité la maison de détention pour femmes de Ngozi qui héberge aujourd’hui 81 détenus et 13 nourrissons et le cachot de la police judiciaire de Ngozi. Les autres formes de violation des droits de l’homme lui révélées concernent le droit syndical avec comme exemple la gestion des grèves des enseignants, le non accès des personnes vivant avec le VIH/Sida aux soins de qualité et à l’assistance judiciaire, le non accès des détenus à des soins de santé de qualité et à l’alimentation suffisante, ainsi que le non accès des femmes à la succession. L’expert, qui devait aussi s’entretenir avec le gouverneur de province, s’est engagé à refléter toutes les préoccupations dans son rapport au conseil des droits de l’homme des Nations Unies en juin prochain.

 

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