DECLARATION DE BAMAKO

lundi 9 mai 2011,par Jean Bosco Nzosaba

DECLARATION DE BAMAKO Du 7 au 8 mai 2011 s’est tenu au Centre du Secteur Privé de Bamako au Mali un atelier de restitution du Dialogue Structuré (DS) sur la participation de la société civile et des Autorités locales dans la coopération au développement de l’Union Européenne. C’était une initiative du groupe des « ambassadeurs de la société civile de Bamako  » du DS avec l’appui de la Délégation de l’Union européenne du Mali. L’objectif de l’atelier était de faire une restitution du Dialogue Structuré à un large éventail d’OSC africaines à quelques semaines de la clôture de ce dialogue à Budapest le 18 mai prochain et de recueillir leurs observations et commentaires en vue d’enrichir la participation des représentants des OSC africaines à Budapest. Après avoir débattu des thématiques du DS à savoir : 1. rôle et valeur ajoutée des OSC et AL dans la coopération extérieure de la Commission européenne ; 2. complémentarité et cohérence dans le cadre de l’agenda sur l’efficacité de l’aide 3. les mécanismes d’acheminement de l’aide ; les participants ont examiné les documents de synthèse du DS et décidé de faire la présente déclaration. I. Sur le rôle et valeur ajoutée des OSC et AL : Les participants se félicitent de l’initiative du DS dans lequel ils voient une opportunité pour les OSC et AL africaines de s’exprimer sur ce qu’elles considèrent comme leur rôle dans les politiques de développement de manière globale et dans la coopération au développement de l’UE en particulier . Les participants reconnaissent que les OSC africaines travaillent de plus en plus et font bouger les choses dans nombre de pays ; toutefois ils constatent que le problème dela capitalisation de ces travaux et de la détermination de leur apport aux plans social, politique, économique et culturel demeure, de même que le problème du partage de l’information et des expériences. Les participants notent enfin que :
  la question des synergies entre les OSC et les AL n’a pas été suffisamment abordée ;
  Le rôle des autres acteurs clés de la coopération : gouvernements, parlementaires et secteur privé notamment n’ont pas été évoqués, ce qui occulte les interactions et impacts possibles entre ces acteurs et les activités des OSC et des AL ;
  La question des ressources humaines et de leur qualité est capitale pour s’assurer une bonne participation des OSC dans la coopération au développement ; or cette question a été passée sous silence ;
  Les différences de positionnements de la société civile européenne et africaine dans la coopération de l’UE n’ont pas été clarifiées ; Les participants affirment avec force que la représentation de la société civile africaine dans toute instance de dialogue, tant avec l’UE que dans l’Union africaine, doit être décidée par les OSC africaines elles mêmes : ils se félicitent de la désignation des ambassadeurs de la société civile par les OSC africaines participantes du séminaire de Bamako en 2010 , mais condamnent toute tentative de désignation de représentants des OSC par d’autres acteurs. II. Sur la complémentarité et cohérence avec l’agenda de l’efficacité de l’aide : Les participants relèvent que le DS donne l’opportunité de réfléchir sur les mécanismes d’accès aux financements dans un contexte où l’appui budgétaire renforce la centralisation des ressources au niveau des budgets nationaux ; Les participants relèvent que cette option demande l’existence d’un environnement favorable au déploiement et aux activités des OSC, faute de quoi elle serait une menace à leur pérennité et à leur financement. Les participants expriment également le souhait que la réflexion sorte de la question de la complémentarité et de la cohérence stricte avec l’agenda de l’efficacité de l’aide ou même du développement des OSC pour se situer au niveau du développement de façon générale , de manière à privilégier les processus et dynamiques sur les résultats immédiats du développement Sur les mécanismes d’acheminement de l’aide : Les participants notent avec satisfaction que les difficultés relatives aux appels à proposition ont fait l’objet de débats nourris dans le DS ; Ils mettent l’accent sur la prise en compte des frais de fonctionnement et sur les subventions aux OSC africaines dans le cadre de la coopération de l’UE et de tous les autres partenaires pour accroître leur efficacité dans le travail. A la fin des travaux les participants ont fait les recommandations suivantes : A la Commission Européenne
  Poursuivre le Dialogue Structuré après la conférence finale de Budapest ;
  Mettre en place un mécanisme du suivi des conclusions de Budapest ;
  Accompagner les pays partenaires pour la mise en place d’un environnement favorable aux actions des OSC/AL ;
  Adopter un mécanisme de financement des frais de fonctionnement et subventions de suivi pour les OSC/AL dans les pays partenaires ;
  Appuyer les initiatives de la Société Civile en matière de renforcement des capacités de manière générale et de la formation et utilisation des ressources humaines de qualité en particulier, et aussi dans le suivi indépendant des programmes et projets de développement comme par exemple le cas du « baromètre  » de suivi de l’évolution des conditions favorables aux OSC/AL dans les pays africains que les participants attendent des « Ambassadeurs  »
  Appuyer er faciliter l’évaluation de la contribution des OSC au développement au cours des dix dernières années avec la participation de la société civile

Aux Pays africains
  Instaurer ’un environnement favorable aux OSC/AL à travers des cadres politique et juridique appropriés au développement et activités des OSC/AL et à la mise en place de financements publics. Aux Organisations de la Société Civile
  Tenir à Bamako, un atelier de réflexion sur les modalités de représentation des OSC aux niveaux national et africain ;
  Mettre en place un cadre favorisant la synergie d’action entre OSC et AL ;
  Elaborer et mettre en œuvre un dispositif « Baromètre  » de suivi de l’évolution de l’environnement et des conditions de l’exercice des activités des OSC/AL dans les pays africains ;
  Instaurer un dispositif de capitalisation et d’échanges pour :
  valoriser les bonnes pratiques des OSC en matière de transformation sociale ;
  apprécier l’efficacité des mécanismes de financements par rapport à l’environnement et à la qualité des OSC.

Fait et adopté par les participants à Bamako, le 08 mai 2011

 

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