Sécurité : Communiqué de presse publié par l’OAG

Depuis quelques jours, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale suit avec indignation l’enlisement de la situation sécuritaire dans le pays en particulier dans la province de Bujumbura rural où la population est de nouveau en proie au cauchemar de la violence, de l’insécurité et de la galère qui en est toujours consécutive.

A entendre les récits quotidiennement relayés par les médias et portant constamment sur des assassinats répétitifs et sélectifs entre les présumés militants des partis CNDD-FDD et FNL (aile Agathon Rwasa), on a l’impression que le pays est littéralement sous emprise de la Loi du talion qui veut pour unique code de conduite le vieux principe « œil pour œil dent pour dent  ».

La situation est si dramatique que la population en arrive à exhorter ouvertement l’autorité au sommet à alléger sa douleur en s’investissant énergiquement dans la pacification de cette circonscription chroniquement affligée par l’insécurité.

Plus dramatique encore, la population n’a plus confiance aux forces de l’ordre à cause de l’implication de certains éléments d’entre eux dans cette tragédie qu’elle vit au quotidien (Le porte parole de la PNB a déclaré hier que la population n’accepte plus de se confier aux policiers car elle les suspecte). N’est-ce pas ?

Sous le générique prétexte de combattre le banditisme à main armée, la police traque et tue des innocents qui se révèlent être finalement des militants percutants du parti FNL d’Agathon Rwasa.

En province de Muyinga, la récente découverte d’autres corps sans vie qui échouent sur la rivière Ruvubu depuis le 23 mars dernier ramène à la surface le macabre spectacle de juillet 2006 où plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et larguées dans cette même rivière.

Ce climat d’insécurité volontairement entretenu par les corps de police hypothèque toute chance de ressouder définitivement le tissu social écartelé par plusieurs années de guerre et de confusion. Cela douche les espoirs logiquement liés à l’engagement du ministre en charge de la Sécurité Publique, de ramener le calme et la sécurité endéans six mois.

Face à cette situation, l’OAG recommande ce qui suit :

Au Gouvernement

  de sortir de son insoutenable léthargie pour rassurer la population affligée ;
  de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité de la population et de ses biens ;
  d’entamer rapidement le dialogue avec tous les acteurs sociopolitiques afin de baisser les tensions et annihiler toute velléité de replonger le pays dans un nouveau cycle de violences ;
  de veiller à l’ordre et à la discipline de tous les membres des corps de défense et de sécurité ;
  d’honorer ses engagements en matière de sécurité ;
  de punir les coupables de ces crimes ignobles.
 

Au Parlement

  de suivre de très près l’évolution sécuritaire du pays ;
  de rester aux côtés de la population qui leur a donné mandat en particulier en cette période de regain de violences ;
  mettre en place une commission parlementaire pour enquêter sur les massacres commis ces derniers mois dans la province de Bujumbura et dans la province de Muyinga.

Aux partis politiques

  de ne pas verser dans la surenchère ;
  de discipliner leurs militants pour une meilleure cohabitation.

Fait à Bujumbura, le 21 avril 2011

Pour l’Observatoire de l’Action Gouvernementale

Onesphore NDUWAYO

Président