Burund : la paix en sursis .Rapport d’observation de la gouvernance (janvier-f ?vrier 2011)

mardi 12 avril 2011,par Jean Bosco Nzosaba

Au début de l’année 2011, l’évolution politique et sécuritaire du Burundi reste largement tributaire du chahut qui a caractérisé les élections de 2010. Alors que le retrait des partis de l’opposition, regroupés au sein de l’Alliance Démocratique pour le Changement-IKIBIRI (ADC-IKIBIRI), pouvait permettre au parti au pouvoir d’avoir les coudées franches afin de mener sa politique à travers les institutions de la République, qu’il domine, celui-ci semble plutôt déstabilisé et désorienté, et se retrouve incapable de prendre des initiatives novatrices devant caractériser un nouveau mandat . En dépit de la mise en place des institutions dans les délais prévus par la loi, une certaine lassitude semble prévaloir. Le Gouvernement, après avoir mis six semaines pour tenir un premier conseil des ministres, a attendu tout un semestre pour élaborer les différents plans d’action, assortis, et cela est une nouveauté, d’un « contrat de performance  », signé par chaque ministre devant le Président de la République .

Au cours de la période de janvier à févier 2011, l’actualité a été fortement dominée par des rumeurs et des faits liés à l’émergence d’une nouvelle rébellion armée, se manifestant à travers des actions, dans certaines communes du pays, spécialement dans les provinces de Bujumbura, Bubanza et Bururi. Hormis quelques tracts retrouvés dans ces zones, les auteurs de ces différentes actions s’apparentant à celles d’une insurrection armée, sont avares de revendications, d’où des controverses sur leur identité. Alors que le Gouvernement utilise tous les noms pour qualifier ces groupes, les traitant tantôt de « bandits armés  », de « malfaiteurs  », voire de « fous  », une certaine opinion appelle à un dialogue entre les différents protagonistes politiques pour éviter une escalade vers un nouveau conflit violent. Officiellement, le Gouvernement tout en se disant ouvert au dialogue politique, n’a manifesté aucun signe de volonté pour mettre en place un cadre de dialogue politique. Les réponses à ces questions viennent du parti au pouvoir, qui affirme que le cadre approprié de ce dialogue est le forum des partis politiques. Mais celui-ci est vigoureusement contesté par les partis de l’opposition, qui le considèrent comme un instrument du pouvoir.

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