Financement de l’Agriculture : l’OAG se lance en plaidoyer

mardi 22 mars 2011,par Jean Bosco Nzosaba

L’Observatoire de l’Action Gouvernementale, OAG, a organisé, le 22 mars 11, un atelier de validation-restitution d’une étude portant sur « Analyse du Financement de l’Agriculture au Burundi  ». Cette étude a été élaborée par l’ancien ministre de l’Agriculture (député), Pierre-Claver Nahimana. Cette étude dégage l’état des lieux et des perspectives du financement de l’agriculture au Burundi, en fait une analyse critique et formule des propositions nécessaires pour l’augmentation de celui-ci.

Aujourd’hui, le Burundi reste un des pays les plus pauvres de la planète. Près de 70% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, et 85% des ménages fait quotidiennement face à l’insécurité alimentaire.

Afin d’assurer une sécurité alimentaire pour tous, le Gouvernement du Burundi à travers le Ministère de l’Agriculture et l’Elevage, a élaboré une Stratégie Agricole Nationale pour la période 2008-2015. Ce document donne des orientations stratégiques et des actions prioritaires à mener afin de relancer la production et moderniser le secteur agricole.

En 2003, à MAPUTO, l’Union Africaine avait demandé à tous ses Etats membres d’accroître leurs investissements dans le secteur de l’agriculture, à hauteur de 10% au moins de leur budget national avant 2008, mais force est de remarquer que ces engagements n’ont pas été suivi par un certain nombre de pays dont le Burundi.

A cette échéance au Burundi, la part du budget que le gouvernement avait destiné à l’agriculture, pourtant identifiée comme moteur de l’économie nationale, était de 3,6%. Il redescendra à moins de 2,4% en 2009 pour revenir à 3,7% en 2010. Pour l’année 2011, soit trois ans après, ce budget vient d’atteindre seulement 7% du Budget nationale

Parmi les contraintes identifiées comme affectant la conformité à cette décision de l’UA, nous pouvons citer entre autres :

  Le manque de stratégies (ou stratégies inappropriées) au niveau des politiques du secteur agricole ;
  Les pays qui reçoivent des financements de bailleurs de fonds et échouent parfois à satisfaire les conditions requises – les déboursements sont alors plus faibles que prévu ;
  La capacité inadéquate à dépenser ce qui est alloué : les ministres des finances réduisent alors les subventions pour l’année suivante ;
  L’idée fausse que l’agriculture reçoit un soutien financier de la part de bailleurs de fonds et que celle-ci n’exige pas de grands capitaux ;… .

Etant donné que le secteur agricole, et partant la sécurité alimentaire, est une préoccupation pour tous, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale, voudrait apporter sa contribution par une campagne de lobbying et plaidoyer au près des décideurs, pour une augmentation du financement alloué à l’agriculture.

 

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