L’OLUCOMME fait son d ?compte

mardi 22 février 2011,par Jean Bosco Nzosaba

Le chemin est encore immense et l’Etat doit redoubler d’ardeur pour faire barrage aux mordus de la corruption et d’autres malversations économiques et financières. C’est en tout cas le constat amer que fait l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques. Cette très percutante association de lutte contre la corruption et les malversations économiques est à l’heure du bilan de son combat pour l’exercice 2010. Comme pour les années précédentes, le tableau est désespérément sombre. Cette unique association a recensé plus de 2.200 cas de corruption. Ce qui, de l’avis de nombreux analystes, n’est qu’un signe visible d’un gigantesque iceberg. Dans une conférence de presse qu’il organisée à Bujumbura, le 21 février 2011, Gabriel Rufyiri, Président de l’OLUCOME, a indiqué avec précision que son organisation a relevé 2.223 cas de corruption et de malversations économiques au cours de l’année 2010. Une bonne frange de ces dossiers concernent des montants faramineux qui ont été détournés dans le trésor public spécialement dans les secteurs des douanes, des marchés publics, des transports, de la Fonction publique, du commerce, de la police, de l’armée, de l’Assemblée nationale, etc. « L’OLUCOME a fait des enquêtes et a produit chaque fois des rapports étayés par des preuves nécessaires qui ont été adressées aux autorités compétentes afin de redresser la situation. En tout, cette organisation de lutte contre la corruption a pu traiter 1.242 cas sur les 2.223 dénoncés qui ont entraîné une perte de 81.387.205.695 FBu dans les caisses de l’Etat  », a-t-il déclaré. Les dossiers les plus redoutés qui ont été traités par l’OLUCOME sont entre autres la caisse noire au ministère des Transports, les avantages accordés à certaines catégories de gens notamment les haut gradés de l’armée et de la police, la lenteur dans la liquidation des banques tombées en faillite, le dossier Interpetrol, le détournement des fonds au ministère des Droits de la personne humaine et du Genre, le recrutement à l’OBR, la corruption généralisée au ministère de la Sécurité ainsi que le contrat mafieux de vente de carburant d’une valeur de deux milliards de FBu, un don en nature accordé gracieusement par le Japon. Ce rapport annuel de l’OLUCOME est assorti d’une série de recommandations adressées notamment au Gouvernement burundais. Il lui est fortement demandé de recouvrer les montants colossaux engloutis par les malversations et dont les coupables sont connus, de combattre l’impunité dont bénéficient les coupables de corruption et malversations et dont les dossiers sont déjà connus, d’entamer le processus de promulgation de la loi instituant la Haute cour de justice prévue par la Constitution et d’entamer la mise sur pied d’une loi qui rend responsables de leurs abus les mandataires et agents publics qui prennent des décisions illégales causant des préjudices financiers énormes.

 

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