Elections 2010 : la CENI donne rapport ? qui de droit

mercredi 22 décembre 2010,par Jean Bosco Nzosaba

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a présenté le 21 décembre 10 au parlement, le rapport général sur le processus électoral 2010. Cette activité a eu lieu en présence du président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza et d’autres grandes personnalités du pays, des représentants des missions diplomatiques et consulaires accréditées à Bujumbura, des représentants des organismes internationaux ainsi que des représentants des partis politiques. Ce rapport a été précédé par la projection d’un film qui rappelle quelques moments forts de ce processus. Selon le président de la CENI, M. Pierre Claver Ndayicariye, cette activité a été réalisée avec 53.169.437.513 FBu dont 9.727.252.050 FBu (18,30%) représentant la contribution du gouvernement burundais et 34.326.355.023 FBu de financements extérieurs. Le taux de participation aux élections a été de 90,67% pour les communales, 91,62% pour les présidentielles (candidat unique), 66,54% pour les législatives, 77,52% pour les sénatoriales et 53,77% pour les collinaires. Ces différents scrutins ont mis sur pied 1.935 conseillers communaux, 106 députés dont trois députés d’ethnie Batwa cooptés pour le respect de l’équilibre ethnique, 41 sénateurs dont 34 élus, trois Batwa cooptés et quatre anciens chefs d’Etat. Dans ce rapport, le président de la CENI précise que le travail des partenaires nationaux et internationaux a été d’une utilité considérable pour plus de crédibilité pour le déroulement des différents scrutins. Le rapport met aussi en évidence la place prépondérante des observateurs nationaux et internationaux et de la presse publique et privée, nationale et étrangère qui était constituée par 506 journalistes. Le rapport en soi constitue un résumé qui dégage les principales leçons, les propositions de réformes et de stratégies et les recommandations adressées au parlement et au gouvernement pour une meilleure organisation des élections futures. Les leçons apprises concernent notamment le cadre légal, la logistique électorale, les opérations électorales, les contentieux électoraux, l’éducation civique et électorale, la communication, l’observation électorale et la gestion des résultats. La CENI déplore entre autres, le retard dans la promulgation du code électorale qui a entraîné le chevauchement de certaines activités et des implications budgétaires supplémentaires, l’absence de juridictions électorales, l’absence de sanctions administratives, la difficulté de prendre en charge les mandataires politiques le jour des scrutins, l’impossible évaluation à mis parcours parce que le code électoral ne le permet pas, le double comptage des bulletins de vote qui n’a pas favorisé les partis politiques et les indépendants de suivre tout le déroulement jusque tard dans la nuit, l’importance de préparer les candidats en compétition à l’acceptation des résultats. Concernant les réformes à envisager, la CENI propose de traduire en Kirundi, des textes électoraux, de prévoir une dotation budgétaire annuelle pour l’organisation des élections futures, d’introduire dans l’enseignement primaire et secondaire un cours d’éducation citoyenne, de mettre sur pied une juridiction spécialisée pour le traitement du contentieux électoral et des infractions électorales, d’exiger un niveau minimal d’études pour les fonctions électorales et d’élaborer un statut de l’opposition en définissant ses droits et ses devoirs.

 

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