Cap sur les d ?fis du processus budg ?taire

lundi 20 décembre 2010,par Jean Bosco Nzosaba

L’Observatoire de l’action gouvernementale (OAG) a présenté, le 17 décembre, une étude sur les défis du processus budgétaire au Burundi. D’après le consultant Charles Nihangaza, ancien ministre des Finances, l’exécution du Budget 2010 est d’une manière globale exécuté à un niveau peu satisfaisant. Au niveau des recettes, les recettes totales du Budget 2010 encaissées au 30 juin de cette année, sont égales à 234.562.016.818 BIF sur 726.469.934.836 BIF prévues, soit un taux d’exécution de 33,5% contre 26,88 % en juin 2009. Pour les recettes fiscales le taux d’exécution s’élève à 46,3%, de même qu’en juin 2009, pour les recettes non fiscales à 47,3% contre 73,88% en juin 2009. Le niveau d’exécution des dons restent très préoccupants sur les deux années bien qu’apparemment en 2010, le niveau a en peu évolué passant de 10,77 en juin 2009 à 24,16% en 2010 à la même période. Face à ce constat, les participants à cette journée d’échange demandent au gouvernement de se rendre compte de l’imprévisibilité des aides et de prendre des mesures nécessaires sur le long terme et le court terme S’agissant des dépenses, l’étude montre que pratiquement toutes les composantes sont mal exécutées excepté les salaires. Par ailleurs, on remarque un dépassement sur les salaires des sous statuts, à cause des arriérés de 2009 donnés particulièrement aux enseignants. S’agissant des dépenses sur Fonds IPPTE, c’est à dire des dépenses destinées aux services sociaux et économiques chargés d’ exécuter des budgets destinés à la lutte contre la pauvreté, et pro-pauvres ( des dépenses allouées dans des projets destinés à relever le niveau de vie des pauvres), le consultant remarque également que le niveau d’exécution est très bas alors que ce sont elles qui permettent aux pauvres d’avoir accès aux services de base et de renouer avec la croissance. S’agissant du financement du déficit, le consultant a indiqué qu’au 30 juin, le gouvernement avait déjà dépassé le niveau annuel de recours aux avances et bons du trésor. Il était à 112,9% tandis qu’en même temps, le compte du trésor à la BRB reste négatif. Le gouvernement doit prendre conscience, selon le consultant, que les emprunts excessifs à la BRB, conduit cette dernière à la création excessif de la monnaie est à l’origine de l’inflation qui a des conséquences très néfastes sur les pauvres. Il ressort des échanges que le Budget une loi très importante qui manifeste les ambitions politiques du gouvernement, donc les promesses que les gouvernants ont fait au peuple avec les moyens d’actions pour y parvenir. Raison pour laquelle ce budget doit être vulgarisé pour que tout le monde puisse en être imprégnée. Ce ne pas normal, trouve les participants, que pour avoir une copie du Budget, c’est un privilège difficile à s’offrir. Le Budget doit être publié dans le Bulletin Officiel du Burundi. Son élaboration doit être participative, de préférence, demandent les participants, la société civile devrait être impliquée à ce niveau pour s’assurer que les budgets sont alloués suivant les priorités. L’autre point qui a retenu l’attention des participants, c’est l’absence de contrôle de l’exécution du Budget. A ce niveau, les participants ont déploré la passiveté de l’ assemblée nationale dans sa tâche d’assurer le suivi et le contrôle du Budget. Mais certains participants trouvent que les parlementaires n’ont pas assez de temps de s’imprégner de cette loi car elle arrive au parlement très peu de temps avant son adoption. Ce qui fait que probablement que cette loi est votée sans que réellement nos élus en connaissent le contenu. Ce qui influe également sur son suivi. L’autre point important souligné lors des échanges est l’absence des statistiques fiables pour connaître certains indicateurs notamment sur la pauvreté. Ces indicateurs permettraient de cibler les pauvres, de savoir qui ils sont, et où ils sont afin de monter des projets pour eux. Il a été recommandé à ce propos que l’ISTEEBU soit soutenu par des moyens suffisants afin qu’il puisse mener des enquêtes pour avoir des données fiables et actualisées. L’autre point soulevé est que les femmes constituent la grande partie des pauvres dans notre pays. A ce sujet, il a été relevé que l’évolution des indicateurs d’éducation est encourageante, mais que les femmes se heurtent encore à de nombreux obstacles dus essentiellement au fait que les ressources allouées à la promotion de la parité sont insuffisantes et que leur accès aux ressources et moyens d’améliorer leur situation est limitée. Le défi le plus urgent est d’ après le consultant, d’assurer l’autonomie des femmes par la promotion du micro crédit et du secteur privé et de réformer le droit des successions.

 

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