Communales 2010 : la campagne est ?maill ?e d’incidents inqui ?tants

mardi 18 mai 2010,par Jean Bosco Nzosaba

Quelque 86 incidents et violences électorales ont été signalés du 26 avril au 14 mai dans 16 des 17 provinces du Burundi, indique le premier rapport du projet « Amatora Mu Mahoro  » qui est un système de monitoring des principes démocratiques et de prévention de la violence électorale. Ce rapport a été présenté le 17 mai à Bujumbura. Suite aux problèmes techniques, les données ne sont pas encore disponibles dans la province Muyinga (nord-est). Huit provinces ont connu le plus grand nombre d’incidents. Celle de Ngozi vient en tête avec 16 cas, soit 19%. Elle est talonnée de près par les provinces Gitega (centre) et Bujumbura rural (ouest) avec 12 cas chacune. Les provinces Bubanza (nord-ouest), Bujumbura mairie (ouest) et Cibitoke (nord-ouest) ont chacune sept cas. Celles de Kayanza (nord) et Ruyigi (est) ont chacune cinq cas. Les provinces Kirundo (nord) et Bururi (sud-ouest) ont chacune trois cas. Au moins un ou deux incidents se sont produits dans les provinces qui restent. Les militants des partis politiques sont les plus visés dans ces violences (81%), a précisé M. Jean Marie Vianney Kavumbagu, porte-parole du projet « Amatora Mu Mahoro  ». Sur cette période, aucune alerte n’ a été donnée parce que la sécurité était globalement bonne. Mais les derniers développements des trois derniers jours qui ne figurent pas dans le rapport inquiètent, a précisé M. Kavumbagu. « Quand il y a des hommes qui meurent, ce sont des signaux forts et préoccupants. Si des gens commencent à être tués sur des critères d’appartenance politique, il faut absolument donner des messages pour que ce genre de comportement cesse immédiatement, sinon nous risquons de connaître des développements qui ne seraient pas souhaitables  », a souligné M. Kavumbagu. D’après lui, le projet en soi est un outil d’alerte précoce. Il est mis à la disposition de tout le monde, à savoir la population, les médias, le gouvernement et les services de sécurité. Son site web http://www.burundi.ushahidi.com donne des informations télégraphiques sur des incidents de violence qui se produisent dans tout le pays, mais aussi des initiatives de paix. « Il y a énormément d’initiatives de paix réalisées notamment par les confessions religieuses, les associations de la société civile et le gouvernement. Tout cela est capitalisé dans le sens de donner beaucoup d’apaisement au processus électoral  », a noté M. Kavumbagu. Le projet « Amatora Mu Mahoro  » est le fruit d’un travail en partenariat d’organisations nationales et internationales parmi lesquelles la Coalition de la société civile pour le monitoring des élections (COSOME), la Commission épiscopale Justice et Paix (CEJP), Quaker Peace Network (QPN), la Benevolencija, American Friends Service Committee (AFSC), Human Rights Watch (HRW), Oxfam Novib et la Fondation Internationale pour les systèmes électoraux (IFES).

 

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